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Agroécologie : la difficile voie vers le zéro pesticide

L'Inrae teste à grande échelle une agriculture sans pesticides et presque sans travail du sol. L'ambition : concevoir une agriculture résiliente tout en affichant des rendements qui talonnent ceux de l'agriculture conventionnelle. Un défi complexe.

Actu-Environnement le Mensuel N°437
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°437
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Plus de 120 hectares pour une cinquantaine de parcelles expérimentales. Autant d'hypothèses de recherche pour trouver des voies de transition vers une agriculture sans phytosanitaires. C'est l'ambition des chercheurs de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) qui expérimentent depuis 2018 de nouvelles méthodes de production agricole dans le domaine d'Époisses, situé à Bretenière dans la région de Dijon. Cette plateforme de recherche baptisée « CA-SYS », en référence au cassis, est l'acronyme anglais de « système agroécologique coconstruit ».

Plusieurs voies de recherche sont à l'essai, comme limiter le travail du sol ou mettre la faune et la flore au service des cultures pour gérer les insectes ravageurs. « On expérimente uniquement sur des grandes cultures comme le colza, la moutarde, l'orge de brasserie ou le blé. On teste aussi des associations de culture, comme le blé qu'on cultive avec la féverole pour que les espèces bénéficient l'une de l'autre pour l'azote par exemple ou pour la gestion des bio-agresseurs », précise Stéphane Cordeau, responsable de la plateforme CA-SYS.

Autre enjeu : la gestion des mauvaises herbes. Pour cela, plusieurs types de cultures intermédiaires sont expérimentés avec et sans labour. Et les chercheurs s'autorisent à utiliser de l'engrais, contrairement à ce qui est pratiqué en agriculture biologique. Mais les objectifs ambitieux de l'Inrae sont pour l'instant en dessous des espérances. « On a un potentiel de production de blé qui serait de 80 quintaux en agriculture conventionnelle. On arrive à produire avec nos systèmes 50 quintaux quand en bio le rendement serait de 40 quintaux. On est loin des objectifs qu'on avait assignés qui étaient entre 60 et 70 quintaux », regrette Stéphane Cordeau.

Par ailleurs, des agriculteurs sont associés aux recherches afin d'adapter les techniques testées à leur propre contexte agricole. Des pratiques qui devront être perfectionnées dans les prochaines années sachant que le plan Ecophyto II est censé imposer une réduction de 50 % des pesticides d'ici à 2025.

Réactions5 réactions à cet article

L'INRAE est dans la bonne voie, mais attention de ne pas
se fourvoyer dans d'inutiles impasses dévoreuses de temps
et d'argent. Le temps presse.
Bien cordialement.

Gilles Dargnies dit Cavalier Seul,
au nom du Club des 12: ( clubdes12.fr)
Courriel pour toute correspondance: gilles.dargnies@gmail.com
ou contact@clubdes12.fr

Cavalier Seul | 13 février 2023 à 14h33 Signaler un contenu inapproprié

La voie est surtout semée d'embûches soigneusement déposée par l'agrobusiness, qui n'a aucun intérêt financier à ce changement, et le ministère de l'agriculture qui lui est totalement acquis, sans considérations aucune pour les conséquences sanitaires, sociales, environnementales et désormais juridiques que cette position archaïque et ultraconservatrice engendre. La forte capacité de nuisance de ce ministère constitue une grave entrave à la mise en conformité de la France quant aux directives européennes et doit être sanctionnée par l'UE à la hauteur du délit.

Pégase | 11 avril 2023 à 14h10 Signaler un contenu inapproprié

Mais voyons ! Il faut poser d'emblée qu'il n'est pas concevable d'opposer les rendements de ces futurs nouveaux processus à ceux de l'agriculture conventionnelle, sinon on ne changera jamais de modèle. L'amélioration de la productivité se fera dans le temps et au cas par cas, donc il faut trouver d'autres moyens pour que les agriculteurs puissent en vivre , à commencer par leur acheter leurs production à un prix correct, ce qui est très loin d'être le cas. Et les autoriser à se diversifier, la monoculture et l'élevage monobloc, c'est fini. Il faut faire passer les demandes des agriculteurs avant celles des industriels, qui s'adapteront , ne vous bilez pas, ils ont toujours des idées ceux-là.

gaïa94 | 31 janvier 2024 à 19h40 Signaler un contenu inapproprié

La voie est semée d'embûches en effet, mais il faut être positif, nous avons ici les résultats clairement affichés, les rendements sont encore trop en retrait pour une évolution rapide des pratiques culturales sur le terrain. Pour favoriser cette évolution, commencée depuis quelques années il faut le reconnaître, les prix doivent être plus élevés, mais qui veut payer? Le blocage est bien là et vouloir démontrer que la faute serait celle du ministère ou de l'agrobusiness me semble dépassé. Une autre possibilité serait d'interdire la spéculation sur les produits alimentaires, mais cette possibilité ne sera pas envisagée de suite.

jmf | 27 février 2024 à 10h56 Signaler un contenu inapproprié

jmf : vous avez totalement raison , il est quand même invraisemblable qu'on autorise la spéculation sur les denrées alimentaires, dès lors qu'on a la preuve qu'une bonne partie de la population ne peut plus se nourrir correctemnt faute de moyens. Il n'est pas normal, quand des couples travaillent, qu'ils soient obligés d'arbitrer financièrement entre les dépenses courantes, les factures d'électricité , le loyer, et l'alimentation. En laissant l'inflation gagner on sait très bien que ce sera sur cette dernière que les gens pourront agir car il est bien évident qu'ils sont captifs sur le reste, encouragés par la course aux prix bas menée tambour battant par la grande distribution.On touche là une limite de plus du système capitaliste. Comme il existe des services publics protégés, les prix de l'alimentation devraient être surveillés tout au long de la chaîne, et ce n'est certainement pas en pressurant les producteurs qu'on résoudra le problème; on les tue et c'est tout. Mais après tout quand il n'y en aura plus , Macron pourra signer tous les accords de libre échange qu'il voudra faute de combattants. C'est le but non avoué. Disons le carrément son but est de favoriser le grand capital, les grossistes et les dividendes avant sa population. Le fait que la loi Egalim n'ait pas été respectée et qu'aucune sanction ne soit tombée le prouve.

gaïa94 | 05 mars 2024 à 15h30 Signaler un contenu inapproprié

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