Ces dernières années, la demande d'ailerons de requin et d'autres produits dérivés a fortement augmenté, portée par l'Asie, menaçant gravement certaines populations de requins, particulièrement vulnérables du fait de leur croissance lente, de leur maturité tardive et du faible nombre de jeunes par naissance. La Commission européenne propose donc d'interdire dans les eaux de l'UE et à tous les navires battant pavillon européen, la pratique de l'enlèvement des nageoires de requin à bord des navires de pêche ("finning"), sans aucune exception. "Cette pratique consiste à couper les nageoires – souvent quand le requin est encore en vie - et à rejeter en mer le reste du corps", rappelle la Commission, qui souhaite imposer de débarquer les requins avec les nageoires attachées au corps. La Commission espère ainsi pouvoir mieux contrôler ces pratiques et les dissuader.
Depuis 2003, le finning est interdit. Cependant, "à titre dérogatoire et sous certaines conditions, l'enlèvement des nageoires à bord et le débarquement des nageoires et des carcasses dans des ports différents, pour autant que le poids des nageoires n'excède pas 5 % du poids vif des requins capturés". Ce qui n'a pas permis d'empêcher les dérives : "Étant donné que les nageoires et les corps peuvent être débarqués dans des ports différents, les inspecteurs doivent se fonder sur les enregistrements du journal de bord pour déterminer si la proportion a été respectée. De plus, le rapport pondéral entre les nageoires et les carcasses varie en fonction des espèces et des techniques de découpe des nageoires".