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Air intérieur des écoles : des valeurs limites globalement respectées sauf pour le plomb

La qualité de l'air dans les écoles françaises est globalement satisfaisante, selon les résultats de la campagne nationale de mesures des polluants lancée en 2013. Le plomb présent dans les peintures dépasse toutefois les seuils réglementaires.

Bâtiment  |    |  R. Boughriet
Environnement & Technique N°383
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°383
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L'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (Oqai) a rendu publics, le 25 juin, les premiers résultats (1) de sa campagne nationale de mesures de polluants menées dans 301 écoles maternelles et élémentaires de 31 départements. Soit 600 classes qui ont été suivies de juin 2013 à juin 2017. Cette campagne a été coordonnée par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), opérateur de l'Oqai.

Particules fines de diamètres PM 2,5, composés organiques semi-volatils (pesticides, phtalates, retardateurs de flamme..), plomb, métaux, musc de synthèse ou moisissures figurent parmi les 71 polluants recherchés par l'Oqai. Les mesures ont porté sur l'air respiré dans les classes (polluants émis des fournitures scolaires et produits d'entretien, peintures, mobilier et équipements informatiques, particules issues notamment du trafic routier extérieur, etc.) ainsi que les poussières déposées au sol pouvant être ingérées par les enfants.

Deux polluants classés prioritaires (formaldéhyde et benzène) qui sont des composés organiques volatils (COV) et un indicateur de confinement (dioxyde de carbone) ont été analysés. La mesure de ces derniers est notamment imposée depuis le 1er janvier 2018, dans les écoles maternelles, élémentaires et crèches, selon le décret du 17 août 2015.

Les prélèvements de la campagne nationale montrent que "la qualité de l'air dans les écoles françaises est globalement satisfaisante", conclut Claire Dassonville, coordinatrice de la campagne Ecoles au CSTB. La très grande majorité des établissements scolaires respectent les valeurs guides réglementaires en formaldéhyde (de 30 microgrammes par mètre cube (µg/m3)) et en benzène (de 2 µg/m3) proposées par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). 14% des classes ont dépassé la valeur guide en benzène et 17% en formaldéhyde.

Dans moins d'un tiers des salles de classe, le dioxyde d'azote (NO2) n'est pas détecté, provenant essentiellement du trafic routier ou des sources industrielles. La valeur guide sanitaire du NO2 de 20 µg/m3 est dépassée dans 11% des classes.

Alerte sur le plomb, les particules fines et les COSV

Les valeurs limites "nécessitant des investigations complémentaires et des travaux ne sont jamais dépassées" à l'exception toutefois pour le plomb. La présence de plomb dans des peintures à l'état dégradé a été observée dans 10% des écoles, à des concentrations supérieures au seuil réglementaire de 1mg/cm². S'agissant du plomb détecté dans les poussières, la valeur de 70 µg/m², recommandée par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) pour déclencher un dépistage du saturnisme infantile, est dépassée dans 2,4% des écoles.

La présence de plomb dans les peintures fait partie des "quatre points de vigilance" identifiés par l'Oqai. Il alerte également sur les particules fines PM2,5, provenant du trafic routier notamment, détectées dans toutes les salles de classe. La valeur guide de 10 µg/m3 proposée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2005 pour les PM2,5 et recommandée par l'Anses en 2010 est dépassée dans 93% des classes.

L'Oqai prévient aussi de l'omniprésence des composés organiques semi-volatils (COSV) dans la plupart des classes. Certains COSV comme les phtalates, les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) et le pesticide lindane sont "ubiquitaires" c'est-à-dire présents dans différents milieux organiques.  Les concentrations sont très variables en fonction de ces substances chimiques : elles varient d'une centaine de ng/m3 (nanogramme par m3) pour les phtalates à quelques pg/m3 (picogramme par m3) pour certains pesticides, les polychlorobiphényles (PCB) et les retardateurs de flamme (PBDE).

Classes très confinées aussi

Autre point de vigilance : 41% des écoles ont au moins une salle de classe présentant un confinement "très élevé". L'indice de confinement de l'air "ICONE" est calculé à partir des valeurs de CO2 mesurées en période d'occupation d'une pièce. 5% des écoles ont ainsi au moins une salle de classe présentant un confinement extrême (indice ICONE de 5). Une valeur pour laquelle "des investigations complémentaires doivent être menées selon la réglementation en vigueur", avertit l'Oqai.

20% des salles de classe présentent aussi au moins un signe d'humidité : moisissures visibles, odeur de moisi, taches d'humidité, humidité visible, condensation persistante ou salpêtre. Dans les trois-quarts des écoles enquêtées, il n'y a pas de système spécifique de ventilation, qu'il soit mécanique ou naturel par grilles hautes et basses. L'aération se fait par ouverture des fenêtres. La règlementation sur la surveillance de l'air dans les écoles impose aussi depuis janvier dernier une évaluation des moyens d'aération.

L'exploitation des données de la campagne Ecoles se poursuit afin de compléter les connaissances sur la présence de métaux et de COSV dans la poussière déposée au sol des salles de classe, ainsi que sur l'exposition des enfants aux champs électromagnétiques. Les paramètres d'ambiance, comme le confort thermique, l'acoustique et l'éclairage, seront aussi étudiés. De nouveaux résultats sont attendus à l'horizon 2019.

1. Télécharger les résultats de la campagne nationale Ecoles de mesures de polluants de l'air intérieur
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-31559-bulletin-oqai.pdf

Réactions1 réaction à cet article

Bonjour,
pensez vous que des chaufferies collectives au bois, mitoyennes d'écoles et qui ne sont pas aux normes, n'affectent pas la santé des enfants qu'ils soient dans ou hors la classe, c'est à dire tout le temps?

Dans le LOT , c'est ainsi: c'est soit les enfants soit les maisons de retraite !

cordialement

l REVEILLAC

voir étude européenne DR I ANNESI-MAESANO

LILI | 27 juin 2018 à 15h04 Signaler un contenu inapproprié

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