La Commission européenne prévoit de réviser sa politique en matière de qualité de l'air, afin de renouveler ses objectifs au-delà de l'horizon 2020. Un site Internet de consultation publique (en anglais) a été créé à cette occasion, où chacun peut donner son avis sur les politiques existantes pendant trois mois. Un bref questionnaire est prévu pour les citoyens, et un autre, plus fourni, pour les experts, autorités, entreprises ou tout autre acteur de l'environnement. Les questions à choix multiples permettent de s'exprimer autant sur le sentiment des Européens vis-à-vis de la qualité de l'air environnant, que sur l'approche de la directive sur la qualité de l'air, ou encore sur le degré d'information du public.
Au terme de cette consultation en deux temps – un autre cycle plus large suivra ces premiers questionnaires -, la révision de cette politique aura lieu en 2013 au plus tard.
Des progrès attendus
L'UE a encore fort à faire, malgré une politique particulièrement active dans ce domaine et les progrès déjà accomplis. Ainsi, le rapport sur l'état de l'environnement (PDF) de l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) souligne que les polluants atmosphériques ont diminué depuis 20 ans, et ce jusqu'à 90% pour les émissions de plomb, notamment grâce aux législations européennes sur les émissions des industries, des véhicules et sur les carburants.
Mais les objectifs, fixés lors du le 6e programme d'action pour l'environnement, sont loin d'être atteints, notamment en ce qui concerne les PM10 (particules en suspension d'un diamètre inférieur à 10 micromètres), le dioxyde d'azote et le benzène. Ils préconisaient, de manière générale, d'atteindre des niveaux de pollution atmosphérique qui ne portent pas atteinte à la santé des personnes.
Or 49% des Européens vivent toujours dans des zones où les objectifs en matière de qualité de l'air ne sont pas atteints, et les dépassements des valeurs limites d'émissions concernent 20 à 30% de la population urbaine. Résultat: selon M. Janez Potočnik, membre de la Commission européenne chargé de l'environnement, les particules en suspension causent encore 500.000 décès prématurés.
Les Européens sont bien conscients de ce problème, plaçant la pollution atmosphérique en troisième place sur l'échelle des sujets de préoccupations environnementales (pour 36% des Européens et 43% des Français), après les catastrophes causées par l'homme (accident industriel, etc.) et la pollution de l'eau (Eurobaromètre sur l'attitude des Européens envers l'environnement).