Dans un nouvel avis publié le 24 avril, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande de proscrire l'utilisation des algues sargasses pour l'alimentation humaine ou animale en raison de leur capacité à piéger les métaux lourds. Et ce, dans l'attente d'études plus approfondies sur la contamination de ces algues retrouvées en grandes quantités sur le littoral de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane.
L'Anses réitère par ailleurs ses recommandations, émises en 2016, relatives à la prévention des risques liés à l'exposition au sulfure d'hydrogène (H2S) dégagé par les algues en décomposition. Ces recommandations portent sur une limitation de l'exposition du public par un ramassage régulier des algues échouées, un balisage des chantiers de ramassage et une information sur les risques sanitaires liés à l'exposition à ce gaz toxique. Les mesures de protection concernent aussi les travailleurs chargés du ramassage, du transport et du traitement des algues : port de détecteur d'H2S et d'équipements de protection individuels (EPI), recours à des moyens mécaniques pour la ramassage, formation et information des personnels, mise en place d'une traçabilité des travaux à risques.
Le sulfure d'hydrogène présente des effets sanitaires de gravité croissante avec la concentration allant de symptômes d'irritation oculaire et respiratoire jusqu'à des troubles cardiovasculaires pouvant conduire à la mort, en passant par des troubles neurologiques. Depuis le mois d'août 2014, date des premiers échouages massifs d'algues, les signalements de médecins liés à ces effets sanitaires et les plaintes du public relatives aux problèmes d'odeurs ont augmenté de façon notable, rapporte l'Anses.