Les échouages d'algues vertes ont diminué sur les plages bretonnes de près de 60% cet été, a indiqué le 14 août le Centre d'étude et de valorisation des algues (Ceva) à l'AFP. De quoi réjouir les vacanciers. C'est la cinquième année consécutive que sont enregistrés des niveaux bas par le Ceva depuis le début des mesures en 2002.
Ce recul est lié aux conditions météorologiques (faibles pluies printanières, ensoleillement minimum de l'été…) peu favorables à la prolifération. "Sur les baies bretonnes, la houle hivernale favorise la dispersion des stocks d'algues de l'année précédente, qui sont davantage digérées et l'hiver passé a été très agité. De plus, des températures de l'eau basses en hiver et au printemps induisent des retards du démarrage des proliférations, ça ralentit la croissance", a précisé Sylvain Ballu, chercheur au Ceva à l'AFP.
Pour la première fois, la plage de Saint-Michel-en-Grève dans les Côtes d'Armor - où est décédé un cheval en 2009 après avoir été intoxiqué - "a eu seulement un petit ramassage début août", a-t-il ajouté. 9.000 m3 ont été collectés en 2013.
En août 2013, environ 28.000 m3 d'algues vertes ont été récoltés en Bretagne contre 46.000 m3 en août 2012, soit 40% de moins.
Huit bassins versants bretons (1) sont concernés par des programmes d'action anti-algues vertes, lancés en 2010 et visant à réduire les flux de nitrates agricoles de 30 à 40% d'ici 2015.
Prolifération en Basse-Normandie
En revanche, les algues vertes prolifèrent depuis juin en Basse-Normandie, Pays de Loire et Charente-Maritime. Sont concernés les côtes du Calvados, Noirmoutier, l'île de Ré et l'île d'Oléron déjà impactés depuis quelques années. Sur ces sites, les conditions hiver/printemps 2014 (température clémente de l'eau et printemps lumineux) ont ainsi favorisé leur prolifération précoce.
Selon le Commissariat général au développement durable (CGDD), en 2012, les algues vertes ont recouvert 280 hectares de plages en Normandie et 240 en Loire-Atlantique jusqu'à Oléron (contre 815 en Bretagne). L'agence de l'eau Seine Normandie vise une baisse de 30% des apports en azote d'ici fin 2018 sur le bassin de l'Orne. La Normandie a été placée sous surveillance renforcée par le Ceva.
Entre 50.000 et 100.000 m3 d'algues vertes par an sont ramassés et traités par les collectivités impactées en France, d'après le CGDD.