Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Alignements d'arbres : les nouvelles procédures d'abattage en consultation

Aménagement  |    |  L. Radisson

Fixer les procédures de déclaration et d'autorisation des opérations d'abattage ou de modification des allées et alignements d'arbres bordant les voies ouvertes à la circulation publique. Tel est l'objet du projet de décret (1) que le ministère de la Transition écologique soumet à la consultation du public (2) jusqu'au 6 novembre prochain.

Ce texte est pris pour application de l'article 194 de la loi du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation et la déconcentration, dite loi 3DS. Cet article est revenu sur le régime de protection des alignements d'arbres issu de la loi de reconquête de la biodiversité de 2016. Il désigne le préfet de département comme l'autorité administrative compétente pour se prononcer sur les atteintes éventuelles à ces alignements. Il instaure une procédure d'autorisation préalable pour les abattages ou les atteintes aux arbres rendues nécessaires par des projets de travaux, d'ouvrages et d'aménagements. De même qu'une procédure de déclaration préalable lorsque ces opérations sont justifiées par un danger pour la sécurité, par un risque sanitaire pour les autres arbres ou par la disparition de l'esthétique de la composition, et que la préservation de la biodiversité peut être obtenue par d'autres mesures.

Le décret précise les procédures d'autorisation et de déclaration préalables en listant les documents à fournir : exposé des mesures d'évitement et de compensation, étude phytosanitaire, le cas échéant, etc. Il prévoit également les formalités de transmission des informations au préfet, ainsi que les délais et modalités de réponse de ce dernier. Le texte précise aussi la liste des pièces supplémentaires qui doivent être jointes au dossier de demande d'autorisation environnementale lorsque l'autorisation spéciale d'abattage d'arbres est « embarquée » dans cette dernière. Le décret crée par ailleurs une contravention de cinquième classe, punie d'une amende maximale de 1 500 euros pour les personnes physiques et de 7 500 euros pour les personnes morales, en cas de violation des obligations instaurées par ce régime.

La remise en cause du régime de protection des alignements issu de la loi de reconquête de la biodiversité avait été dénoncée comme un affaiblissement par des députés d'opposition, dont l'ancienne ministre de l'Environnement Delphine Batho. Le gouvernement, quant à lui, le justifie par l'insécurité juridique que présenterait la réglementation actuelle pour les opérations d'aménagement. « La disposition est écrite sous la dictée du lobby du béton et des aménageurs. Il n'y a pas d'incertitude juridique dans l'article L. 350-3 du Code de l'environnement (3) . Des décisions de justice ont donné raison aux défenseurs des arbres et donnent raison au législateur de 2016 d'avoir introduit cette disposition », avait vainement plaidé Mme Batho lors de la discussion du projet de loi 3DS.

1. Télécharger le projet de décret
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-40503-decret-protection-allees-arbres.pdf
2. Accéder à la consultation publique
https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=2680
3. Consulter l'article L. 350-3 du Code de l'environnement
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000045213878

Réactions4 réactions à cet article

Paris, le 17 juillet 1970
Monsieur le Premier ministre,
J'ai eu par le plus grand des hasards communication d'une circulaire du ministère de l'Équipement –
direction des Routes et de la Circulation routière – dont je vous fais une photocopie.
Cette circulaire, présentée comme un projet, a en fait déjà̀ été communiquée àde nombreux
fonctionnaires chargés de son application puisque c'est par eux que j'en ai appris l'existence.
Elle appelle de ma part deux réflexions :
La première, (...)
La seconde, c'est que, bien que j'aie plusieurs fois exprimé en Conseil des ministres ma volonté́ de
sauvegarder « partout » les arbres, cette circulaire témoigne de la plus profonde indifférence à
l'égard des souhaits du président de la République. Il en ressort, en effet, que l'abattage des arbres
le long des routes deviendra systématique sous prétexte de sécurité́. Il est à noter que l'on n'envisage qu'avec beaucoup de prudence et à titre de simple étude le déplacement des poteaux électriques ou télégraphiques. C'est que là, il y a des administrations pour se défendre. Les arbres, eux, n'ont, semble-t-il, d'autre défenseur que moi-même et il apparait que cela ne compte pas. Voir la suite sur :
https://www.republicain-lorrain.fr/environnement/2022/02/23/environnement-georges-pompidou-le-president-qui-aimait-les-arbres

Natura | 20 octobre 2022 à 11h39 Signaler un contenu inapproprié

Quid des études biodiversité préalables ? Car les arbres d'alignements, surtout si les sujets ont un peu d'âge, offrent souvent de précieux gîtes et des cavités de reproduction pour nombre d'espèces strictement protégées par la loi (chiroptères, pics, rapaces nocturnes, certaines espèces d'insectes saproxylophages, etc.).
Méconnaître ce fait biologique accroîtrait de facto l'insécurité juridique des opérations d'abattage mal conçues...

Pégase | 20 octobre 2022 à 13h11 Signaler un contenu inapproprié

Delphine Batho a amplement raison, les bétonneurs ont écrit de A à Z les modalités de ce décret. Aucun respect pour les arbres, ni surtout aucun respect pour la population française qui déteste voir son patrimoine arboré éradiqué. Mais bon, on commence à avoir l'habitude d'être méprisés et spoliés au profit des castes du fric qui nous gouvernent, c'est le contraire qui eut été étonnant !

gaïa94 | 22 octobre 2022 à 16h17 Signaler un contenu inapproprié

La notion de sécurité évoquée est routière, et non climatique, ou écologique.
Privés d'énergies nucléaires, fossiles, géothermiques et solaires, pour raisons climatiques et écologiques, nos déplacement et transports auront recours à la biomasse, l'énergie animale. Nous seront alors bien heureux d'avoir des routes ombragées, abritées du vent...
Les arbres ont un potentiel d'alimentation des cycles de l'eau, 20 à 50 fois supérieur à un plan d'eau, et les cycles de l'eau étant le principal processus de régulation thermique de la biosphère, ils doivent être protégés et le reboisement doit être le mot d'ordre prioritaire.

Dan ARDUYNNA | 28 octobre 2022 à 14h54 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question au journaliste Laurent Radisson

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires

Partager

UFO Pro, unité d'observation pour la vidéosurveillance des grands chantiers KOOI SECURITY