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Alsace Nature va tester la ''trame verte''... grandeur nature

Faisant suite aux propositions actées lors du Grenelle, le MEDAD vient de confier à Alsace Nature la mission de cartographier les infrastructures et d'évaluer l'effet de la fragmentation des milieux et des exigences écologiques des espèces sauvages.

Biodiversité  |    |  C. Seghier
À l'issue du Grenelle plusieurs propositions ont été actées en faveur de la recherche sur la biodiversité et plus particulièrement sur la création d'une trame verte et d'une trame bleue chargée de mettre en relation les zones de protection sur le territoire français. Pour concrétiser la proposition, un comité ''Trame verte et bleue'', piloté par le sénateur Paul Raoult (PS) et ancien président des parcs naturels régionaux, a été installé. C'est d'ailleurs à l'occasion du lancement de la Fondation scientifique pour la biodiversité, le 26 février dernier que le sénateur a présenté les premières idées du comité opérationnel qu'il souhaiterait voir intégrer dans le projet de loi Grenelle.

Préserver la biodiversité en maîtrisant l'urbanisme et l'aménagement

Parmi les propositions, on trouve celle de mener une réflexion sur le droit du sol et le droit d'urbanisme pour que la biodiversité soit intégrée dans les plans locaux d'urbanisme (PLU) et les schémas de cohérence territoriale (SCOT). C'est un élément important dans le dialogue pour convaincre les élus que la biodiversité s'inscrit dans un document d'urbanisme, a estimé Paul Raoult. Secondo, une protection beaucoup plus forte des zones humides avec la possibilité pour les agences de l'eau d'acheter ses territoires pour en faire des sanctuaires est envisagée. On voit que les zones les plus riches en biodiversité, c'est-à-dire les zones humides, continuent de disparaître hectare par hectare, a regretté le sénateur. Par ailleurs le sénateur propose que des bandes enherbées soient systématiquement installées le long des rivières et des axes fluviaux pour en faire des corridors écologiques. Enfin, selon Paul Raoult, il y a aussi une réflexion à mener sur la possibilité de créer des servitudes environnementales contractuelles pour faire évoluer le droit français de telle manière qu'on passe d'un droit à ne pas faire à un droit à faire. Mais cela supposera dans le temps de faire des cartes précises, a-t-il prévenu.

Un test grandeur ''nature''

C'est dans ce contexte que le 3 mars dernier, le ministre de l'Écologie a confié une mission d'expérimentation « Trame verte et bleue » à l'association Alsace Nature, membre de France Nature Environnement (FNE), l'objectif étant de faciliter la circulation des espèces sauvages, animales et végétales et de protéger ainsi la diversité du vivant. La mission confiée par Jean-Louis Borloo à Alsace Nature est une reconnaissance du travail et de la réflexion menée depuis 2001 par notre association en partenariat avec les collectivités territoriales alsaciennes, comme le Conseil régional d'Alsace, se réjouit Frédéric Deck, le Président d'Alsace Nature.

Concrètement, l'association qui regroupe 147 associations locales pilotera une équipe d'experts associatifs comme la LPO (pour les oiseaux), le GEPMA (pour les mammifères), BUFO (pour les amphibiens et les reptiles), IMAGO (pour les invertébrés), l'Office des Données Naturalistes (ODONAT) et le Conservatoire des Sites Alsaciens (CSA), chargée d'identifier les moyens de rétablir techniquement et écologiquement des continuités écologiques majeures. Le but : cartographier, sur le territoire alsacien, les infrastructures existantes (routes, voies ferrées, canaux) et les problèmes spécifiques qu'elles posent au regard de la fragmentation des milieux et des exigences écologiques des espèces sauvages. Des pistes d'actions pour rétablir des liaisons entre tous les espaces protégés, devront être proposées et la méthode reproductible pour qu'elle puisse être reprise partout en France.

L'association, qui dispose d'un budget de 135.660 euros financé par le ministère, doit rendre ses conclusions avant le 1er juillet pour qu'il puisse lui-même intégrer ses premières conclusions dans le projet de loi Grenelle qui doit être présenté au Parlement au Printemps. Un rapport intermédiaire d'avancement devrait être proposé pour le 30 avril prochain.

La problématique de la biodiversité enfin considérée ?...

Cette nouvelle décision semble constituer un signe supplémentaire qui atteste que la France considère enfin ce sujet de la biodiversité longtemps laissé de côté.

Tandis que dernièrement, les Ministères de l'écologie et de la recherche ont annoncé la création de la Fondation scientifique pour la biodiversité pour coordonner la recherche publique et inciter au mécénat d'entreprise, la Caisse des dépôts a de son côté, lancé le premier opérateur financier de la biodiversité. Sa vocation sera d'accompagner les acteurs dans leurs projets de développement de la biodiversité en France ou en Europe.

La secrétaire d'Etat à l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a par ailleurs proposé, lors du Forum Ministériel Mondial sur l'Environnement qui s'est tenu récemment à Monaco, d'organiser à Paris dans le courant du mois de mars 2008, une réunion de travail rassemblant les principaux acteurs clés du MEA et d'IMoSEB. La création de cet organe international, qui pourrait être effective d'ici un an, doit permettre de rendre la question de la perte de la biodiversité plus visible et d'aider à la décision politique.

La ministre de la recherche a, en outre, chargé l'économiste Laurence Tubiana, directrice de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), d'une mission de pilotage et de coordination. Avec le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l'Ecologie, nous avons demandé à Laurence Tubiana de réfléchir aux contours juridiques et pratiques de l'IMoSEB, a déclaré Mme Pécresse. Mme Tubiana devra notamment organiser la contribution de la recherche française au projet d'expertise et préparer les négociations au plus haut niveau avec les gouvernements, les partenaires institutionnels et les ONG. La Minsitre de la recherche a d'ailleurs souhaité que l'IMoSEB soit opérationnel pour le G8-Recherche en juin au Japon.

Et en Europe ?

Notons que d'autres États membres avancent également sur le sujet. L'Allemagne vient ainsi d'adopter sa stratégie nationale pour la biodiversité. Le gouvernement fédéral se base sur le grand principe du développement durable et considère la protection de l'environnement et de la nature comme une tâche incombant à la fois à l'État, à la population et aux milieux économiques. La stratégie contient ainsi une liste de quelque 430 mesures et 330 cibles destinées à préserver la diversité biologique et les habitats. Elle se base sur la situation suivante : environ 9.500 espèces de plantes, 14.400 espèces de champignons et 48.000 espèces animales sont actuellement répertoriées en Allemagne mais 26,8% des plantes et fougères et 36% des espèces animales risquent de disparaître. Au total plus de 70% des habitats sont menacés. La stratégie nationale a donc pour objectif de stopper la perte de diversité biologique d'ici 2010, conformément à l'objectif de Göteborg de l'Union européenne et d'améliorer les conditions des communautés typiques de l'habitat forestier d'ici 2020. Le pays espère également créer d'ici 2010 un système représentatif et efficace de biotopes en réseau sur 10% de son territoire. Cette stratégie est d'autant plus symbolique que l'Allemagne accueillera à Bonn la 9e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique en mai prochain.

Réactions2 réactions à cet article

autoroute

bonjour,
bravo pour ces études et vivement lesréalisations concrètes.Mais pendant ce temps on accorde par exemple la construction de l'autoroute Bordeau/Pau qui doit traverser des zones de marécages !!! Je me demande même si elles ne sont pas "natura 2000".Et si l'on va surle site de l'association "Béarn-Adour-Pyrénées",on peut y lire les phrases suivantes:"souhaitons qu'un doryphore ou qu' une salamandre rare ne se trouvent pas sur le trajet,ou que les travaux archéologiques de sauvegarde ne trouvent pas une nécropole romaine"!!!!!! On rève !
Je crois qu'il existe le même problème pour un futur contournement de Strasbourg ? Y'a du boulot de prise de conscience à faire ou on nous prend juste pour des demeurés désinformés ?

kine | 07 mars 2008 à 07h21 Signaler un contenu inapproprié
Re:autoroute

Strasbourg, Bordeaux, le Marais Poitevain... on a parle... Mais pour le reste cela est plus discret...!!!
Le contournement d'Orléans fait peu parler de lui mais n'en est pas moins dans les cartons et en cours de réalisation par étapes successives...
Dans la région Orléanaise, dont peu font état (...!) on développe autoroutes, routes et autres infrastructures en morcellant les projets pour éviter la contestation...! Le tout traversant des sites patrimoniaux naturels importants objets de nombreux classements (ZNIEFF, ZICO, Natura 2000...)

Sans parler d'un autre objectif important pour tous ces amateurs de travaux inconsidérés : doter Orléans d'un aéroport , desservi par ce projet de contournement routier, qui lui aussi se réalise par extensions successives. Il est situé entre Loire (Natura 2000, ZNIEFF, ZICO, Arrêtés de biotope, classé patrimoine mondial de l'Humanité par l'UNESCO...) et forêt (la plus grande forêt domaniale de France (Natura 2000, ZICO, ZNIEFF...)
Quant aux directives européennes Natura 2000 , elles sont traitées par l'assemblée départementale de "négation de la démocratie",de "diktat", "d'ayatollisme"... Mieux, ils ont anticipé : comme des zones de protection naturelles risquaient de déranger leurs beaux projets en vue, ils les ont écartées des zonages de protection et ne les ont pas intégré dans les ZPS Natura 2000 ( directive "oiseaux" ) malgré les engagements de la France de prendre comme base les ZICO...
Les dégagements d'un aérodrome dans des zones de protection d'oiseaux avec de nombreuses espèces de rapaces prioritaires et autres migrateurs..., le tout au dessus (à proximité) de SIC... (directive "Habitats")
Et pour couronner le tout, la sécurité aérienne (lutte contre le péril aviaire) sera assurée en effrayant les oiseaux, et en tirant dessus, sauf espèces protégées bien évidemment : entre un avion et un oiseau protégé, qui va-t-on choisir..!
A préciser que , selon la Direction de l'Aviation Civile, plus d'un tiers des impacts sont causés par des rapaces en France...! (sur 800 à 1000 impacts) Alors les dégagements d'un aérodrome dans des zones de protection d'oiseaux...!

Quels sont ces décideurs très proches d'une politique environnementale sérieuse: un esseim de politiques UMP : vous savez le parti des grands écolos au pouvoir, ceux qui ont organisé le fameux Grenelle de l'Environnement : trouvez l'erreur...!

Quel bel univers de Saints Thomas qui ne voient que les routes et autoroutes en bitume, celles qui sont matérialisées, et pas les routes du ciel qui sont tout aussi fréquentées mais non matérialisées...
Avec une telle concentration sur la thématique routière, le développement des aérodromes et aéroports a encore de beaux jours devant lui...!

Lancelot du Rallye | 07 mars 2008 à 23h37 Signaler un contenu inapproprié

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