L'usine de production d'alumines Alteo à Gardanne (Bouches-du-Rhône) dispose d'un nouveau délai pour mettre aux normes ses rejets au large des calanques.
Le préfet des Bouches-du-Rhône lui laisse jusqu'au 31 août pour que deux des paramètres suivis entrent dans les valeurs réglementaires : la demande biochimique en oxygène sur cinq jours (DBO5) et la demande chimique en oxygène (DCO).
Après l'arrêt du rejet des résidus solides « les boues rouges » en mer en 2015, l'industriel avait en effet obtenu une dérogation aux normes environnementales pour poursuivre les déversements de résidus liquides. Après de nombreux rebondissements et changements de date, l'échéance avait été finalement fixée au 8 juin 2020.
Dans ce laps de temps, l'entreprise a démarré la construction d'une nouvelle station biologique pour que les rejets correspondent aux normes pour la DCO et la DBO5.
Le chantier s'est poursuivi jusqu'à la mi-mars selon la préfecture. Dans le contexte de la période d'urgence sanitaire liée à la crise de la Covid-19, Alteo a bénéficié d'un report pour la mise en conformité des paramètres au 29 juin 2020. Cependant mi-mai, l'entreprise a sollicité un délai supplémentaire.
« La construction de la nouvelle unité de traitement de l'eau, permettant d'atteindre les objectifs de qualité d'eau, a été retardée du fait de la crise sanitaire. Elle est en cours de finalisation et sera pleinement opérationnelle dans le courant de l'été », assure Alteo.
La situation de l'entreprise, en procédure de redressement judiciaire, a certainement pesée dans la balance. Les « deux administrateurs judiciaires (…) ont indiqué ne pas pouvoir assurer un fonctionnement légal de l'entreprise sans un arrêté préfectoral autorisant la société Alteo Gardanne à poursuivre son exploitation avec des paramètres DCO et DBO5 compatibles avec ses modalités actuelles de fonctionnement », est-il justifié dans l'arrêté.