L'Afsset estime en effet que le seuil réglementaire actuel fixé à 100 fibres par litre (f/L) fait courir un excès de risque inacceptable pour les travailleurs de 3,3 cas de cancers supplémentaires pour 1000 travailleurs exposés.
L'agence propose dans un premier temps et sans plus attendre, de diminuer la VLEP d'un facteur 10, à 10f/L, en moyenne sur 8 heures, et de rejoindre ainsi le groupe des pays les plus avancés en matière de protection des travailleurs.
Cependant, pour ce puissant cancérogène sans seuil de toxicité, seule la valeur la plus basse possible est acceptable (principe '' ALARA''), ajoute l'agence, qui recommande au ministère du Travail de réévaluer cette valeur régulièrement, afin de l'abaisser.
Dans l'attente, elle rappelle aux employeurs la nécessité de limiter les expositions des travailleurs au strict nécessaire. L'Afsset recommande également de ne pas dépasser, sur une période de 15 minutes,une concentration égale à 5 fois la VLEP sur 8 h, afin de protéger les salariés des effets d'éventuels pics d'exposition.
L'agence préconise enfin de passer de la microscopie optique à la microscopie électronique (META) pour comptabiliser les fibres d'amiante dans le cadre de la réglementation du travail. Cela permettra d'inclure les fibres fines d'amiantes. Ces fibres, au pouvoir cancérogène avéré, n'étaient traditionnellement pas comptabilisées en microscopie optique. Elles représentent jusqu'à 20 % des nuages d'amiante, précise l'Agence.
2 millions de personnes potentiellement exposées
Depuis l'interdiction d'utilisation de l'amiante en France en 1997, les professionnels exposés à l'amiante sont principalement ceux qui pratiquent les activités de retrait d'amiante (déflocage et décalorifugeage), soit 107.000 personnes, rappelle l'Afsset. Mais jusqu'à 2 millions de personnes y sont potentiellement exposées, comme dans les activités d'entretien ou de maintenance de matériaux amiantés, ajoute-t-elle.
Article publié le 18 septembre 2009