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Actu-Environnement

Les Amis de la Terre doutent du sérieux de l'opération « Un parisien, un arbre »

Biodiversité  |    |  M. Bernard
Un an après le lancement de l'opération « Un Parisien, un arbre », qui propose aux habitants de la capitale de financer des projets de reboisements dans des pays du Sud (Cameroun, Madagascar et Haïti), les Amis de la Terre ont annoncé avoir de sérieux doutes sur les impacts écologiques et sociaux de cette initiative et sur les fausses solutions qu'elle défend.

À titre d'exemple, la plantation des arbres n'auraient pas été envisagée au nord du Cameroun, sous prétexte que la capacité de stockage de carbone était trop faible, dénonce l'association. Par ailleurs, le reste des arbres plantés dans ce même pays ne seraient pas des arbres locaux mais des arbres à croissance rapide comme l'eucalyptus, originaire d'Océanie. Ce choix est d'autant plus regrettable qu'en Amérique du Sud, et dans de nombreuses autres régions du monde, l'eucalyptus est surnommé l' ''arbre de la soif'' tant il a besoin d'eau. Planté en grande monoculture, il peut même assécher des rivières et priver les populations d'eau potable, estime l'association.

Enfin, selon Sylvain Angerand, chargé de mission Forêt aux Amis de la Terre, l'idée de compensation qui vise à ''neutraliser'' les émissions de carbone en finançant des projets dans les pays du Sud est controversée. En effet, le défi à relever dans les prochaines années, c'est de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, pas de les reporter ou de les déplacer. Or, il faudra plusieurs dizaines d'années à un arbre que l'on plante pour stocker les émissions de carbone que l'on prétend compenser. On ne fait donc que remettre le problème à plus tard.

Aussi, les Amis de la Terre ont invité la mairie de Paris à arrêter au plus vite cette opération de communication qu'ils jugent ''critiquable'' et à orienter ces financements pour renforcer les programmes de sensibilisation des Parisiens aux économies d'énergie.

Réactions5 réactions à cet article

Esssences locales à privilégier

En voulant à tout prix planter pour une date fixée dans le but inavouable de présenter une première réalisation à messieurs ses élus Parisiens, les amis de la terre auraient dû inclure dans leur projet une phase de développement de pépinières locales avec des essences évidemment locales pour cette fausse bonne idée.Moi propriétaire forestier signataire de la première heure de plusieurs chartes ( PEFC , CBPS, ect...) m'interdit de jouer à l'apprenti sorcier avec une seule essence.

sorbus domestica | 30 octobre 2008 à 08h14 Signaler un contenu inapproprié
Nuancer les propos et être cohérent

"Planté en grande monoculture, [l'eucalyptus] peut même assécher des rivières et priver les populations d’eau potable"

Que les Amis de la Terre tiennent ce discours me réjouit. Les eucalyptus sont parmi les espèces des plus communément certifiées par le label FSC (certification de gestion durable des forêts) promu très intensément par le WWF et la plupart des ONGE internationales. Le WWF est, rappelons-le, la seule ONGE en France à préférer promouvoir ce label, quelle que soit la provenance des bois, plutôt que des bois locaux labellisés PEFC ou non labellisés. En toute justice, il me semble bien que les Amis de la Terre n'ont pas adopté cette attitude extrémiste.

Par ailleurs, concernant l'eucalyptus, j'adore ce genre de raccourci. En toute objectivité, il faut souligner qu'il existe plus de 600 espèces d'eucalyptus, adaptés à tous les types de climats et de sol. Les besoins en eau varient considérablement suivant les espèces.

Ceci n'empêche pas que l'argument de départ soit justifié, il est toujours mieux de privilégier les essences locales.

Même si là aussi, il faut nuancer. Tout dépend du terrain que l'on reboise. s'il s'agit de terrains dénudés depuis longtemps et érodés, il faut parfois passer par des essences forestières pionnières qui seront chargées de refaire une "ambiance" forestière propice à l'installation d'arbres plus exigeants. Dans ce cadre là, il peut être positif de privilégier un pragmatisme efficace même si non politiquement correct et l'utilisation d'espèces non locales n'est pas forcément choquante.

CapMargaret | 30 octobre 2008 à 15h49 Signaler un contenu inapproprié
Re:Nuancer les propos et être cohérent

Je vous invite à lire le lien ci-dessous pour davantage d'informations sur ce que pense les Amis de la Terre de l'eucalyptus: http://www.amisdelaterre.org/Eucalyptus.html

Bien sur que l'eucalyptus peut-être intéréssant, dans certains cas (voir le lien), mais certainement pas en grande monoculture comme c'est majoritairement le cas.

Anonyme | 06 novembre 2008 à 19h33 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Nuancer les propos et être cohérent

Merci pour ce lien que j'ai parcouru attentivement.
Malheureusement, il ne m'apprend rien de nouveau. La position des Amis de la Terre est bien conforme à celle que je connaissais et le raccourci est à peine moins caricatural. D'ailleurs la fiche commence par "à éviter".

Je signale que mon propos n'avait pas pour but de défendre les "grandes monocultures" mais de signaler un raccourci biologiquement hasardeux.

Je conseillerais donc de ne pas limiter ses lectures sur ce genre botanique à la fiche des amis de la Terre.

Capmargaret | 14 novembre 2008 à 19h49 Signaler un contenu inapproprié
L'éternelle controverse autour de l'eucalyptus

Je suis tombé un peu au hasard sur la réflexion faite sur l’eucalyptus. Je me permets également de réagir en tant que Forestier de terrain, bien qu’avec un peu de retard.
L’eucalyptus est une essence à croissance extrêmement rapide et à usages multiples (bois de services, bois-énergie, etc.). Le comportement « avide » de l’eucalyptus à l’égard des éléments nutritifs et de l’eau a été démontré par plusieurs auteurs. Je pense que c’est aux Forestiers-Aménagistes de pratiquer une sylviculture raisonnée en évitant d’installer une plantation d’eucalyptus autour d’un point d’eau vital pour la population ou sur les terres agricoles. Il faut plutôt repenser la sylviculture de l’eucalyptus au lieu de chercher à tout prix à le rayer complètement des programmes de reboisement.
En poursuivant la sylviculture de cette essence, les Forestiers ont eu pour seul souci de mettre rapidement les produits ligneux à la disposition des populations afin d’assouvir leur "faim de bois" de plus en plus aiguë, et de réduire par le fait même une forte pression sur les formations naturelles. Celles-ci auraient déjà disparu complètement dans certaines régions si l’eucalyptus ne servait pas d’effet tampon.
On ne peut donc pas baser un reboisement uniquement sur les essences locales qui mettent plus de temps à pousser (pendant que la demande en matière ligneuse est de plus en plus forte) et sont beaucoup plus vulnérables aux feux de brousse durant leur jeune âge, car elles rejettent difficilement de souche à ce stade. Il est souvent plus judicieux de pratiquer une ligniculture avec des essences exotiques à croissance rapides et de pouvoir mieux gérer durablement les formations naturelles dont les arbres, une fois écrémés, ne sont pas toujours faciles à régénérer.
Encore une fois, tout dépend des régions où l’on se trouve…

Anonyme | 23 février 2010 à 07h22 Signaler un contenu inapproprié

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