Prévue pour être généralisée d'ici deux ans à l'ensemble des constructions neuves en France, la Réglementation Thermique 2012 (RT 2012) et son niveau de performance Bâtiment Basse Consommation (BBC) nécessitent la mise en œuvre de nouvelles techniques de construction, de nouveaux matériaux et équipements. Ces évolutions pourraient engendrer l'apparition de nouveaux types de malfaçons du fait d'une mauvaise maîtrise de ces nouvelles techniques par les professionnels.
Pour anticiper ces problèmes, l'Association Qualité Construction (AQC) (1) a réalisé une étude de terrain au cours des six derniers mois. 31 opérations que ce soit du résidentiel ou du tertiaire et plusieurs techniques constructives ont été analysées : isolation par l'extérieur, ventilation double-flux, solaire thermique, pompes à chaleur, chaudières gaz à condensation…
Résultats, l'AQC constate que "d'une manière générale, peu de véritables sinistres après livraison ont été recensés". L'association précise toutefois que la majorité des bâtiments étudiés étaient très récents (moins d'un an d'exploitation). De plus ces bâtiments ont apparemment fait l'objet d'une attention et d'un investissement supérieur à une opération classique en raison de l'exemplarité recherchée.
Le boom des labellisations BBC
Selon le dernier bilan de l'association Effinergie, au 1er février 2011, 1.542 maisons individuelles, 82 opérations en maisons groupées, 138 batiments collectifs et 7 opérations tertiaires ont été labellisés BBC pour le neuf. Le nombre de demandes en cours est en forte hausse : 7.590 pour les maisons, 1.004 pour les maisons groupées, 2.750 logements collectifs et 245 opérations tertiaires. Ces chiffres sont basés sur les certifications accordées par les quatres certificateurs Cequami, Cerqual, Certivea et Promotelec.
Les opérations analysées ont également fait émerger d'autres difficultés comme les limites du moteur de calcul de la RT 2005 qui ne prend pas en compte certaines solutions techniques ou encore l'impact d'autres réglementations (incendie, accessibilité) sur la performance recherchée. De même, les incertitudes sur le comportement des usagers du bâtiment ou encore la maintenance des équipements peuvent être à l'origine de dysfonctionnements.
La mauvaise conception et le manque de savoir-faire en première ligne
L'étude révèle ainsi que de nombreuses malfaçons ont pour origine une mauvaise conception du bâtiment et le manque de savoir-faire de l'entreprise. L'AQC a donc profité de son analyse pour lister les bonnes pratiques observées sur certains chantiers.
L'Association recommande ainsi d'accentuer la formation et la sensibilisation des acteurs de l'exécution : cela apparaît comme une composante indispensable à la maîtrise des risques de ces opérations. Par ailleurs, l'AQC encourage le travail collaboratif entre l'architecte et les entreprises sélectionnées lors de la conception du bâtiment : "une collaboration étroite en amont du chantier a permis de sur plusieurs opérations d'anticiper l'apparition de probables dysfonctionnements ou d'optimiser la solution technique initialement prévue".
La qualité de la maintenance, les vices des produits et le comportement des usagers doivent également être pris en compte pour l'atteinte des performances attendues.