En France, le lancement des premières offres de téléphonie mobile de cinquième génération (5G) est prévu à la fin de 2020. Saisie en janvier 2019 par les ministères en charge de la Santé, de l'Environnement et de l'Économie, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié, ce lundi 27 janvier, son premier rapport visant à évaluer les risques sanitaires associés à l'exposition de la population aux champs électromagnétiques émanant de la technologie 5G.
Dans ce rapport préliminaire, l'Anses alerte sur « un manque de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels liés à l'exposition aux fréquences autour de 3,5 GHz ». Deux bandes de fréquences ont été identifiées pour les déploiements de la 5G en France, rappelle l'Anses. Dans un premier temps,la bande 3,5 GHz sera utilisée pour la couverture en téléphonie mobile 5G dans des zones géographiques étendues. Puis, les années suivantes, ce sera la bande 26 GHz pour « la communication entre des objets connectés ou pour de la téléphonie mobile dans des périmètres restreints ». Ces deux nouvelles bandes de fréquences sur lesquelles devra s'appuyer la 5G sont en cours d'attribution par l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep).Cette dernière a lancé, le 31 décembre 2019, la procédure d'attribution de fréquences dans la nouvelle bande 3,5 GHz, mais pour laquelle « les données de la recherche sont encore peu nombreuses », pointe l'Anses dans son rapport. « Ce qui est préjudiciable pour l'étude de leurs conséquences éventuelles sur la santé des populations et compte tenu de leurs utilisations à venir », prévient l'Agence. La recherche s'est principalement concentrée sur les champs électromagnétiques de fréquences inférieures à 3 GHz.
Les opérateurs télécoms invités à fournir des données
Afin de pouvoir évaluer l'impact sanitaire éventuel lié à la 5G et en collaboration avec l'Agence nationale des fréquences (ANFR), l'Anses demande aux opérateurs télécoms de fournir toutes les informations techniques pour caractériser les niveaux d'exposition des populations. Les experts de l'Anses prévoient aussi d'extrapoler les résultats d'études antérieures de l'Agence sur les impacts sanitaires des « 3G, 4G, Wi-Fi… qui utilisent des fréquences proches de la bande 3,5 GHz, de 0,8 à 2,45 GHz ».
En revanche, concernant les fréquences plus élevées, entre 20 et 60 GHz, les données disponibles dans la littérature « sont plus nombreuses », souligne l'Anses. Ce qui lui permettra d'évaluer les conséquences sanitaires éventuelles des expositions dans la bande 26 GHz.
Les résultats des travaux d'expertise de l'Anses seront disponibles au premier trimestre 2021. Selon l'AFP, l'Anses pourrait, suite à ces travaux, revoir les seuils d'exposition en cas d'« effets particulièrement inquiétants ».
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