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L'Anses recommande de mener une campagne de mesure des moisissures dans l'air

Les moisissures dans l'air accentuent l'asthme chez les enfants. L'Anses recommande de cartographier leur présence dans l'air ambiant afin, notamment, de mieux connaître la contribution de certaines activités économiques.

Risques  |    |  P. Collet
Actu-Environnement le Mensuel N°408
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°408
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Un avis (1) de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), publié le 16 novembre, montre que la présence de moisissures dans l'air extérieur exacerbe l'asthme chez les enfants. L'Agence juge nécessaire de conduire une campagne de mesure des concentrations journalières en moisissures dans l'air ambiant sur l'ensemble du territoire. « Les résultats devront permettre de caractériser l'exposition du plus grand nombre de personnes mais également la contribution de sources en lien avec l'activité humaine », explique l'Anses. Elle recommande aussi de former les professionnels de santé sur les effets des moisissures de l'air extérieur, en particulier sur les risques d'exacerbation de l'asthme chez l'enfant.

Agriculture et gestion des déchets organiques

L'Anses explique que « des effets à court terme sur la santé respiratoire sont mis en évidence et permettent de conclure à un niveau de preuves suffisant quant à une association entre une exposition aux spores totales (2) (…) et une exacerbation de l'asthme chez l'enfant ». En revanche, « les études chez l'adulte sont moins nombreuses, avec des résultats contradictoires ».

Bien sûr, la réduction des sources est complexe, car « le développement des moisissures est très dépendant de facteurs environnementaux liés au climat, à la nature des sols et donc au couvert végétal ». L'Agence note toutefois que « l'urbanisation semble homogénéiser les communautés végétales et animales en ville tout en pouvant présenter une plus grande variété de moisissures qu'en zone rurale avec l'implantation d'espèces non indigènes ».

Elle relève aussi que certaines activités professionnelles contribuent à la libération de spores de moisissures dans l'air. C'est le cas d'activités agricoles, en particulier lors des moissons ou de la manipulation des céréales, du foin et des litières, en encore des activités liées aux élevages porcins ou de volailles. « Les installations de compostage ouvertes ou semi-ouvertes ont également été identifiées (…) comme responsables de l'augmentation des concentrations de moisissures dans l'air ambiant. » Dans le secteur des déchets, les décharges sont aussi « une source importante ». Les stations d'épuration sont une dernière source identifiée.

Un suivi lacunaire

Depuis la loi de modernisation du système de santé, une surveillance de certaines moisissures dans l'air ambiant est réalisée par le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). Actuellement, elles ne sont recherchées que dans les échantillons collectés par 14 capteurs. Cette surveillance est d'autant plus incomplète que le nombre des moisissures recherchées est réduit à deux pour la moitié des analyses (contre 31 pour les autres). En outre, le dispositif n'est actif qu'entre février et octobre pour la majorité des capteurs. Pour autant, ce type de surveillance est globalement conforme à celle mise en place dans les pays interrogés par l'Anses.

L'Agence recommande de renforcer cette surveillance en élargissant le nombre des moisissures suivies et en augmentant le nombre d'analyses effectués sur les capteurs en capacité de collecter les moisissures présentes dans l'air ambiant.

Cartographier les sources anthropiques

Le comité d'experts de l'agence « recommande que sur une période minimale d'une année, la caractérisation des moisissures de l'air ambiant soit réalisée, dans l'idéal, sur l'ensemble des 74 sites du [réseau de suivi des allergènes] RNSA équipés de capteurs (…) collectant les spores de moisissures ». Pour l'ensemble de ces sites, le suivi devrait porter sur les 31 taxons les plus fréquents en France. Par ailleurs, « pour évaluer la contribution de sources anthropiques (notamment agricoles) aux niveaux d'exposition, des capteurs devraient aussi être positionnés en zone rurale », explique l'Anses.

L'objectif de la campagne de mesure proposée est d'optimiser la surveillance pérenne des moisissures dans l'air ambiant, en la couplant à des éléments géographiques. Parmi ces éléments figurent notamment : la densité de population et l'urbanisation, l'implantation de potentielles sources anthropiques (déchèteries, stations d'épuration et zones agricoles), le couvert végétal naturel, ou encore les variabilités climatiques et/ou météorologiques (température, précipitation...).

1. Télécharger l'avis de l'Anses
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-36515-avis-anses-mosisissures-air-ambiant.pdf
2. Ascospores, basidiospores, Alternaria, Cladosporium, Coprinus, Aspergillus/Penicillium et Botrytis

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