Le ministère de la Transition écologique a sélectionné 22 projets de parcs éoliens via un appel d'offres, une procédure inédite dans cette filière et mise en place en 2017 pour les parcs de plus de six mâts. Au total 500 MW supplémentaires vont s'ériger sur le territoire dans les prochaines années. Ils complèteront un parc installé de 13.559 MW selon les dernières données de RTE.
Pour la première fois, les projets ont été mis en concurrence. Le prix a été le seul critère de sélection. Le cahier des charges prévoyait un prix plafond de 74,8 €/MWh. Résultat, les 22 projets lauréats présentent un prix moyen pondéré de 65,4€/MWh soit 9% de moins que le tarif d'achat d'électricité accordé jusqu'à aujourd'hui (72€/MWh). Les parcs vendront leur électricité sur le marché et bénéficieront d'un complément de rémunération d'une durée de 20 ans, versé par l'Etat, qui leur garantira la rémunération souhaitée. Un tiers des projets bénéficieront d'un bonus via le recours au financement participatif."À travers les résultats de cette première période, la filière apporte à nouveau la preuve de sa maturité et du potentiel de baisse des coûts qui est le sien", commente le ministère. "Ces résultats soulignent la compétitivité sans cesse croissante, avec un coût maîtrisé et de plus en plus faible, de l'énergie éolienne et confirment la place importante qu'elle doit prendre dans le mix électrique français", renchérit le Syndicat des énergies renouvelable dans un communiqué.
L'appel d'offres séduit le Gouvernement
Si la baisse des coûts est un bon point pour l'image de l'éolien, elle conforte l'Etat dans le choix du processus d'appel d'offres. "Le résultat sur la baisse des tarifs est important et préfigure une évolution du mode de sélection des projets afin d'en faire baisser le coût", explique-t-il. Le ministère de la Transition écologique envisage déjà de redéfinir le périmètre des projets soumis à appel d'offres. Sont concernées actuellement les installations d'au minimum sept aérogénérateurs et celles dont un des aérogénérateurs a une puissance nominale supérieure à 3MW. Le périmètre pourrait être élargi à de plus petits parcs qui passent aujourd'hui par un guichet ouvert, autrement dit sans sélection. Une approche déjà privilégiée par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) qui aurait souhaité que les appels d'offres concernent également les parcs de six mâts.
Mais cette évolution inquiète le SER : "privilégier la procédure d'appel d'offres pour les futurs projets en redéfinissant le périmètre du guichet ouvert serait de nature à fragiliser la filière et devra faire l'objet d'échanges avec la profession". "Le parc éolien se développera de manière d'autant plus harmonieuse que les deux dispositifs utilisés aujourd'hui - guichet ouvert et appel d'offres – demeureront en vigueur. Leur complémentarité permet de développer des projets de toute taille et de répartir de manière équilibrée l'ensemble du parc éolien dans les différentes régions françaises", expliquent Jean-Louis Bal, président du SER et Gwenaëlle Huet, présidente de la commission éolienne.
Lancé en mai 2017, l'appel d'offres éolien terrestre est divisé en six périodes s'étalant sur trois ans et conduira à l'attribution d'un total de 3GW de puissance éolienne. La seconde période de candidature à l'appel d'offres, dont la clôture aura lieu le 1er juin prochain, portera également sur une puissance de 500 MW.