Mardi 31 octobre, la préfecture de la Mayenne a indiqué que le territoire à proximité de l'usine Aprochim de Grez en Bouère subissait une nouvelle pollution aux polychlorobiphényles (PCB), annonce l'association Entre Taude et Bellebranche. Des analyses (1) effectuées dans les herbes à proximité du site du groupe Chimirec mettent en avant des valeurs supérieures à la limite de commercialisation pour les dioxines (2) et les PCB dioxin-like. Ces dépassements ont été enregistrés sur trois points de mesure à une distance allant jusqu'à un peu plus de 1.500 mètres de l'usine.
Les niveaux de dioxine-furane-pcb sont "très élevés", explique Entre Taude et Bellebranche, précisant qu'ils atteignent 3,2 picogrammes par gramme de matière (pg/g) "quand les scientifiques estiment qu'au-delà de 0,3 pg/g l'élevage est menacé". Rappelant que l'usine Aprochim a subi divers dysfonctionnements depuis sept ans, l'association réclame la fin du traitement des transformateurs contenant du PCB dans l'usine de Grez en Bouère.
Explosion dans l'usine Aprochim
Cette pollution fait suite à une explosion intervenue le 13 octobre dans l'usine. Dans la foulée de l'accident, la préfecture a imposé (3) à l'industriel de procéder au plus vite à des mesures de la contamination éventuelle de l'herbe aux alentours de l'usine, de pomper l'eau utilisée pour éteindre l'incendie et de procéder aux premières réparations. Avant de reprendre ses activités, l'entreprise doit aussi remettre un rapport sur les circonstances de l'accident, ses effets sur les personnes et les mesures envisagées pour éviter qu'il ne se reproduise. Aprochim devra notamment s'assurer que l'explosion n'a pas remis en cause l'étanchéité du bâtiment.
En réponse aux mesures des PCB montrant la contamination de certains prélèvements d'herbe, la préfecture (4) a aussi demandé à Aprochim de déterminer les usages potentiellement sensibles dans la zone contaminée (présence de culture, présence de potagers ou de poulaillers, etc.), de proposer un programme d'échantillonnage complémentaire dans l'environnement (en fonction des usages sensibles identifiés) et de réaliser des prélèvements en même temps que l'identification des points de prélèvement. S'agissant de l'impact environnemental et sanitaire, la société estime qu'"une possible intervention peut être envisagée sur [les parcelles contaminées] en fonction des usages en cours (coupe le plus court possible avec récupération et élimination de l'herbe)". L'entreprise indique aussi avoir fait procéder à d'autres prélèvements d'herbe en neuf points.
Pour rappel, en janvier 2011, l'usine Aprochim avait déjà été à l'origine d'une pollution aux PCB. Après trois ans de procédure, l'entreprise avait du mettre en œuvre un dispositif de surveillance renforcée de ses rejets de PCB, à la sortie de la cheminée.