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Actu-Environnement

L'aquaponie révolutionne l'agriculture des villes de demain

L'association de l'aquaculture et de l'hydroponie a de quoi séduire sur le papier. Pour estimer son potentiel et les conditions nécessaires à son développement, la France a lancé le projet Apiva.

A Bâle en Suisse, une ferme implantée sur un toit plat fournit poissons frais et fruits et légumes aux restaurants et habitants du quartier. Une solution pour manger local et "bio" tout en limitant les besoins en eau et en terre. Pour réussir ce pari, le système d'exploitation repose sur le principe de l'aquaponie : association d'aquaculture et d'hydroponie. L'idée est simple : arroser des cultures hors-sol par l'eau d'élevage des poissons. Les composés azotés et phosphorés rejetés par les poissons sont de l'engrais pour les plantes cultivées.

Un écosystème complexe

Si l'idée est simple, la mise en œuvre est complexe. Une grande partie de l'azote rejeté par les poissons l'est sous la forme ammoniacale, toxique pour eux et peu valorisable par les plantes. Une étape intermédiaire doit donc entrer dans le système pour transformer l'azote ammoniacal en nitrites, puis les nitrites en nitrates, forme beaucoup moins toxique pour l'élevage aquacole et valorisable par les plantes. Des bactéries permettent ces transformations. L'aquaponie est donc un écosystème où interviennent trois types d'organismes radicalement différents (poissons, plantes, bactéries), qui doivent cohabiter. L'enjeu principal est de trouver le juste équilibre entre la population de poissons, la nourriture apportée, la population bactérienne et la végétation cultivée, et ce dans la durée.

La France s'intéresse au concept

Si l'Amérique du Nord et l'Australie ont déjà une bonne longueur d'avance sur le sujet, l'Europe commence à s'y intéresser avec l'Allemagne en leader. En France, le projet Apiva (Aquaponie innovation végétale et aquaculture) a pour ambition de tester les performances de cette technique et d'aboutir à des données de dimensionnement technico-économique. Le but est de transférer ces connaissances aux filières aquacoles et horticoles. L'aquaponie peut en effet intéresser les professionnels de l'horticulture qui souhaitent diversifier leurs activités via une coproduction poissons/végétaux, tout en faisant des économies en intrants minéraux et en optimisant l'utilisation en eau et en énergie. L'installation de serres de cultures en lien avec un élevage piscicole, en vue de l'abattement partiel ou total des rejets azotés et phosphorés dans l'environnement est une autre voie d'application potentielle qui reste à valider.

Le projet Apiva réunit différents acteurs de la filière piscicole et horticole : l'Institut technique avicole, cunicole et aquacole (Itavi), la station horticole du Ratho (1) , l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), le lycée aquacole de la Canourgue, et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

1. Association Rhône Alpes Technique Horticole en lien avec l'institut technique de l'horticulture (Astredhor)

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