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Actu-Environnement

L'aquaponie facilite l'implantation de fermes urbaines

Le concept de ferme urbaine commence à prendre racine un peu partout en France. Complémentaire des jardins partagés ou de la végétalisation des bâtiments, il participe au retour de la nature en ville. Reportage sur trois initiatives à Paris, Toulouse et Gardanne.

Il semblerait que l'aquaponie soit une solution d'avenir pour l'agriculture en ville. Les trois fermes urbaines visitées ont développé le concept. La Recyclerie à Paris et la Marcotte à Gardanne (Bouches du Rhône) utilisent pour l'instant des poissons rouges… non comestibles bien sûr, mais il s'agit dans un premier temps de tester les installations. Dans la ferme urbaine de Toulouse (Haute-Garonne), Citizen Farm, en revanche, ce sont des Black Bass, comestibles, eux : "C'est un poisson de rivière qui a l'avantage d'être adapté à une eau tempérée voire légèrement chaude, étant donné qu'on a choisi de ne pas climatiser ni chauffer notre ferme", précise Pierre Oswald, le concepteur.

Les intérêts de l'aquaponie

L'aquaponie ne nécessite pas de terre, il s'agit d'une culture hors sol, donc des fermes urbaines peuvent s'installer partout. L'usage des pesticides sur les plantes semble quasi impossible puisque les produits pourraient contaminer l'eau qui repart en circuit fermé vers l'élevage des poissons. Les fruits et légumes seront nécessairement bio. Ce fameux parcours que l'eau réalisé en circuit fermé permet une économie d'eau considérable, 80% à 90% d'économie par rapport à une culture en pleine terre ! Sans compter que deux des trois installations visitées cherchent l'autonomie complète, en utilisant les eaux de pluie et des panneaux solaires pour alimenter les pompes et répondre aux autres besoins énergétiques.

Toutefois, il y a aussi des inconvénients, prévient Lucie Humbaire de la Recyclerie. "Ce sont des systèmes peu résilients. Si on a un problème avec la pompe, tous les poissons peuvent mourir assez rapidement donc il faut une vigilance presque permanente pour ces installations alors qu'on peut très bien laisser un potager trois jours tout seul avec un système d'irrigation".

Les intérêts de l'agriculture urbaine

Les jardins partagés ou familiaux, les fermes urbaines, les potagers sur les toits… Cette production locale permet une consommation locale, des cycles courts qui permettent de limiter les transports et donc les émissions de CO2. L'agriculture urbaine est aussi une solution locale pour les déchets organiques, utilisés pour faire du compost. Enfin, selon Pierre Oswald de Citizen Farm, cela permet aussi de reconnecter les citadins à la production agricole et plus globalement à l'alimentation : "Les gens vont voir au jour le jour leurs légumes pousser, on va leur réapprendre quels légumes poussent en fonction des saisons, ils pourront même les cueillir et les manger le soir même".

Ce qui reste plus flou, c'est l'impact économique. A Détroit, aux Etats-Unis, l'agriculture urbaine qui s'est fortement développée emploierait environ 16.000 personnes. Difficile encore de percevoir le potentiel en France, mais la machine est en route.

Réactions4 réactions à cet article

Sujet intéressant, toutefois, je me pose deux questions : avec quels types d'aliments sont nourris les poissons, ces poissons sont-ils comestibles ?
Pour ce qui est des jardins au pied des immeubles, la simple mise en culture des pelouses ne coute rien et apportent les mêmes bénéfices aux habitants (voir le reportage que j'ai réalisé il y a quelques années : La belle mutation des jardins familiaux de Patric Pervez)

AmiDesSitesMesquer | 11 octobre 2016 à 10h44 Signaler un contenu inapproprié

Tout l’intérêt de l'aquaponie est de produire à la fois des végétaux ET des poissons comestibles. Pour la nourriture, la production des végétaux pourrait suffire car nombreux sont les poissons herbivores. Pour les carnivores ; insectes, asticots, larves et vers de terre, certains estiment que le compost issu des végétaux pourrait fournir cette nourriture (vers de compost).

Merci pour le lien de votre reportage, très complet !

Bien cordialement,

Baptiste Clarke Baptiste Clarke
11 octobre 2016 à 16h36
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Bonjour,

Sujet effectivement très intéressant. Pour la nourriture donnée aux poissons, elle est adaptée au type de poissons produits. La plupart du temps, dans les projets d'aquaponie émergents, les poissons produits sont les suivants : truites, ombles et même du saumon. Il s'agit donc de poissons carnassiers (carnivores). Si l'image d'une nourriture composée d' "insectes, d'asticots, de larves et vers de terre" est plutôt sympathique et en phase avec l'image verte que ces projets mettent en avant, c'est une perspective encore très éloignée de la réalité du terrain. La norme, et de loin, est la nourriture composée de granulés (composés eux-mêmes de protéines et de graines animales et parfois en partie végétale). Nous sommes encore très loin des circuits 'fermés'... Se tourner vers une production de poissons herbivores ou omnivores permettrait de s'en approcher, mais vous comprendrez bien qu'un poisson noble (truite, omble, saumon) a une valeur ajoutée bien supérieure à celle de poissons blancs (carassins, carpes, etc.). Avez-vous pu savoir quelle est l'alimentation donnée aux Black Bass, de Citizen Farm ?

Cordialement

MartinG | 12 octobre 2016 à 12h02 Signaler un contenu inapproprié

Voici la réponse du gérant de Citizen Farm ;
"Cette nourriture contient entre autre, des protéines, du blé, du maïs, et elle est spécialement adaptée pour l'élevage de poissons".
Les Black Bass sont bien carnivores mais Pierre Oswald espère se passer de cette nourriture "nous sommes en train de mettre en place un lombricomposteur (déjà installé) que nous allons approvisionner avec des épluchures de légumes et d'autres déchets, et les vers issus de ce vermicomposteur serviront de nourriture pour les poissons". A confirmer donc...

Baptiste Clarke Baptiste Clarke
12 octobre 2016 à 17h11
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