Si le réchauffement climatique persiste à son rythme actuel, la ville de Paris devra miser sur des chênes méditerranéens ou des oliviers pour ne pas finir dépourvue d'arbres. Selon de récents travaux menés par une équipe internationale de chercheurs, 71 % des espèces d'arbres retrouvées dans les grandes villes françaises risquent de ne pas survivre à l'augmentation tendancielle des températures (entre + 3 et + 4 °C d'ici à 2100, selon le scénario RCP 6.0 du Giec) en 2050. « Dans une ville comme Montpellier, le frêne commun fera alors partie des essences les plus à risques », évoque notamment le Centre national de recherche scientifique (CNRS), dont l'un des chercheurs, Jonathan Lenoir, co-signe l'étude parue dans Nature Climate Change.
L'écologue français et ses homologues australiens ont évalué la tolérance climatique (ou marge de sécurité) de 3 129 espèces d'arbres et d'arbustes plantées dans 164 villes de 78 pays. Selon leurs estimations, le réchauffement climatique met en péril la survie d'environ 68 à 76 % d'entre elles en 2050. Alors même qu'à l'heure actuelle, entre 56 et 65 % sont d'ores et déjà en situation de risque. Pire, dans certaines grandes villes situées près de l'équateur, comme New Delhi ou Singapore, toutes les espèces rencontrées sont d'ores et déjà menacées par le réchauffement climatique. Et le CNRS d'en conclure : « Alors que la fonction de "climatiseur naturel" des arbres est de plus en plus cruciale en ville pour lutter contre les vagues de chaleur, ces travaux montrent qu'il est indispensable de planifier l'aménagement des forêts urbaines pour qu'elles puissent faire face au changement climatique, en plantant des essences résistantes aux températures et précipitations futures par exemple. »