Une étude, pilotée par la Western Sydney University, associant des chercheurs de l'Inra, remet en question la capacité des arbres à stocker les émissions de dioxyde de carbone (CO2). Les chercheurs ont en effet constaté que "les arbres communs d'Australie ne sont pas en mesure de stocker autant de carbone que cela avait été imaginé jusqu'ici", indique l'Inra. Cette étude, publiée dans la Nature Climate Change le 6 mars, montre que "les forêts d'eucalyptus emblématiques de l'Australie sont susceptibles d'avoir besoin d'éléments nutritifs complémentaires pour assurer leur croissance et profiter du dioxyde de carbone supplémentaire disponible dans l'atmosphère".
Ces résultats pourraient ainsi remettre en cause les modèles utilisés sur le climat, "qui supposent généralement que l'augmentation du dioxyde de carbone dans l'atmosphère fertilisera les arbres, favorisera leur croissance et l'absorption du CO2 présent dans l'air". Ces analyses sont, selon les chercheurs, fondées sur des modèles et des données provenant généralement de forêts de régions tempérées où les nutriments sont en quantité suffisante. Mais ce modèle ne serait pas transposable aux forêts subtropicales et tropicales. "Ces résultats impliquent donc que les estimations mondiales du stockage du carbone dans les forêts pourraient être, en conséquence, trop élevées par rapport à la réalité".