Des sous-traitants d'ArcelorMittal auraient déversé des milliers de litres d'acide et de déchets non traités (1) sur le site de Florange (Moselle), rapporte Le Républicain Lorrain dans un article daté du 29 juin. Les déversements auraient été effectués dans le "crassier" de l'usine, c'est-à-dire l'installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE) destinée au lagunage et stockage à ciel ouvert de certains résidus non dangereux du site. Le parquet de Thionville a ouvert une enquête pénale.
La Dreal informée en septembre 2016
Le quotidien s'appuie sur les déclarations d'un ancien employé de l'entreprise Suez Rv Industrial Cleaning (Sanest) chargée de traiter l'acide utilisé sur le site sidérurgique. Normalement, la filiale de Sita-Suez Environnement est censée traiter l'acide sur son site de Malancourt-la-Montagne. Mais, l'ancien employé affirme que pendant un trimestre il a déversé quotidiennement 24 m3 d'acide dans le crassier du site d'ArcelorMittal, plutôt que de l'acheminer sur le site de traitement. Il aurait agi avec la complicité des employés d'AreclorMittal, qui, "en échange d'une enveloppe remise par son directeur", auraient falsifié les bons de livraison. L'ancien directeur du chauffeur nie les accusations : "Je ne suis absolument pas au courant de cette affaire. Dès qu'on dépote quelque chose, on a l'autorisation d'Arcelor pour le dépoter."
Le 30 juin, un nouvel article du quotidien lorrain ajoute qu'un autre sous-traitant, l'entreprise Malézieux, aurait déversé de "la boue mélangée à de l'huile et des produits acides (2) " dans le crassier de l'usine d'ArcelorMittal. Selon cette même source, il s'agirait d'un système pratiqué par plusieurs sous-traitants depuis plusieurs années. Toujours selon Le Républicain Lorrain, l'ancien salarié de Malézieux aurait informé la direction régionale de l'environnement (Dreal) Grand Est par courrier en septembre 2016. La Dreal a expliqué au quotidien qu'elle manque de moyens pour surveiller le crassier dont la surface fait "plusieurs centaines d'hectares".
Des témoignages individuels
ArcelorMittal estime que les révélations du Républicain Lorrain reposent sur "deux témoignages individuels de personnes qui ont été employées par des sous-traitants d'ArcelorMittal Florange (dont le groupe Suez), et non sur des faits établis". L'entreprise ajoute qu'"aucun risque sanitaire ni environnemental pour les populations n'est à signaler : il n'existe pas de rejet pouvant impacter les populations".
A ce stade, elle indique avoir lancé une enquête interne et auprès de ses sous-traitants. "Si les faits relatés étaient avérés, [le] groupe prendrait donc des mesures à l'encontre des contrevenants", ajoute l'entreprise.