Le géant du nucléaire Areva a gagné en appel contre la famille d'un ancien salarié d'une de ses mines d'uranium au Niger, mort d'un cancer du poumon, qui l'avait fait condamner l'an dernier pour faute inexcusable, rapporte l'AFP.
La Cour d'appel de Paris a estimé qu'Areva, titulaire de la concession du gisement minier, ne pouvait être tenu responsable en tant qu'employeur, mais que seule la société nigérienne Cominak, qui exploite le site et avec laquelle le salarié avait signé son contrat de travail, pouvait éventuellement être attaquée, explique l'agence de presse qui a pu consulter la décision de justice.
La Cour a considéré que Cominak ne peut pas être considéré juridiquement comme une filiale d'Areva, car l'entreprise française n'en détient que 34%.
Interrogée par l'AFP, Peggy Venel, la fille de la victime, a déclaré que "l'arrêt de la Cour d'appel ne [la] surprend pas. C'est un groupe inattaquable, même la meilleure volonté du monde ne suffit pas pour faire face aux géants du nucléaire".
Serge Venel est mort en 2009, à 59 ans, après avoir travaillé pendant 6 ans, au début des années 1980, dans une mine d'uranium à Akokan (nord-ouest du Niger), présentée par Areva comme la plus grande mine souterraine d'uranium au monde. Son cancer a été causé par l'inhalation de poussières d'uranium et de cobalt, selon un certificat médical, et a été reconnu maladie professionnelle par la Sécurité sociale.