Le ministère de l'Agriculture a publié, le 24 mars, la liste des cultures qui ne sont pas considérées comme attractives pour les abeilles ou d'autres pollinisateurs. L'encadrement de l'utilisation des pesticides en période de floraison, fixé par le nouvel arrêté Abeilles, ne s'applique donc pas à ces cultures.
Cette liste comprend les céréales à paille (avoine, blé, épeautre, orge, riz seigle, triticale, tritordeum et autres hybrides de blé), les autres cultures céréalières (hors sarrasin et maïs), les graminées fourragères (dont moha et ray-grass), le houblon, la lentille, les pois, la pomme de terre, le soja et la vigne. Cette liste a été élargie par rapport à celle soumise à la consultation du public par le ministère, en décembre dernier. Ce dernier avait alors indiqué qu'elle avait été élaborée sur la base du document guide de l'Autorité européenne de sûreté des aliments (Efsa) pour l'évaluation des risques des produits phytopharmaceutiques pour les abeilles de 2013 et du document du ministère de l'Agriculture américain de 2017 sur l'attractivité des cultures pour les abeilles pollinisatrices.
Le projet de liste, bien que moins large, avait déjà suscité la réaction courroucée des syndicats professionnels apicoles. « Votre liste des cultures non attractives pour les abeilles est fausse, Monsieur le ministre de l'Agriculture », s'indignaient, le 14 mars, les présidents du Syndicat national d'apiculture (SNA), de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) et de l'association Terres d'abeilles. « Oui, les céréales à paille, les légumineuses et la vigne sont des plantes attractives pour les abeilles, rappelaient les organisations. Autoriser les traitements sur l'ensemble de ces plantes attractives en période de production d'exsudats ou de floraison continuerait de mettre en danger les abeilles et autres pollinisateurs sauvages ! » Non seulement les syndicats apicoles n'ont pas été écoutés, mais la liste s'est allongée, avec davantage de céréales et de graminées fourragères, le houblon et la pomme de terre.