Un arrêté, publié le 31 août, autorise le prélèvement de 18.000 tourterelles des bois sur l'ensemble du territoire pour la saison de chasse 2019-2020. "Avant cet arrêté, aucun quota n'était fixé, ce qui conduisait à un prélèvement estimé à 92.000 oiseaux par an", explique le ministère de la Transition écologique, rappelant que la tourterelle des bois est classée "vulnérable" par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Le texte prévoit un dispositif d'enregistrement et d'échantillonnage des prises pour contrôler leur nombre et connaître leur âge.
L'arrêté est pris dans le cadre de la gestion adaptative des espèces chassables. Six espèces doivent faire l'objet de quotas établis sur la base de leur population, après avis du Conseil d'experts gestion adaptative (Cega).En l'occurrence l'avis du Cega recommande "la mise en place temporaire de quotas de prélèvement fixés à zéro" tourterelle des bois. Quand bien même la chasse serait interdite, "la probabilité que le déclin de la population se poursuive reste élevée (43 %)", alertent les experts.
Le précédent du courlis cendré
Le Cega ajoute que si le gouvernement veut tout de même attribuer un quota pour la saison 2019-2020, celui-ci ne peut excéder 18.300 oiseaux (1,3 % des effectifs). Il devrait être assorti d'"une procédure efficace garantissant le retour des données de prélèvements journaliers". La date d'ouverture de la chasse devrait aussi être retardée à la première décade de septembre, pour éviter les prélèvements en période de reproduction.
La tourterelle est la deuxième espèce à faire l'objet d'un arrêté dans la cadre de la gestion adaptative. Le 2 août, le ministère de la Transition écologique avait autorisé la chasse de 6.000 courlis cendrés, contre l'avis du Cega qui recommandait "de n'autoriser aucun prélèvement". Attaqué par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), l'arrêté a été suspendu le 26 août par le juge des référés du Conseil d'Etat.