"Pour mettre en cohérence avec la loi Grenelle 2, les arrêtés sur le contrôle des installations d'assainissement non collectif et sur les prescriptions techniques du 7 septembre 2009, une réflexion sur leur révision a débuté en 2010", a rappelé Sandrine Potier, chargée de mission assainissement non collectif (ANC) de la fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) lors de la journée Techni.Cités du 19 avril 2012.
La publication des deux arrêtés modifiés ne devrait désormais plus tarder : leur entrée en vigueur est en effet prévue le 1er juillet 2012. Le retard constaté aujourd'hui serait lié à une incohérence rédactionnelle dans l'arrêté "contrôle". Pour ce dernier, la refonte serait totale. Tout d'abord, une distinction est opérée entre les constructions neuves (ou en vente) et l'existant. Pour les nouveaux projets, les services publics d'assainissement non collectif (Spanc) contrôleront dès la conception, les installations avant le remblayage. Pour pouvoir installer un nouveau dispositif de traitement, les propriétaires devront saisir le Spanc. Le rapport de visite comprendra désormais une attestation de conformité du projet (à joindre au dossier de permis de construire). Enfin, l'arrêté révisé introduit et définit la notion de conformité des installations neuves.
Un délai de 4 ans pour les zones à risques
Concernant les installations existantes, la fréquence des contrôles est désormais modulée en fonction des risques environnementaux et pour la santé. "Lors des travaux de révision, une cinquantaine de Spanc ont testé un arbre de décision pour prioriser les actions sur 30.000 installations, explique Sandrine Potier, "l'expérience a montré qu'il n'était pas compréhensible par tous et non applicable sur le terrain". Un nouveau diagramme a donc été adopté. Les travaux pour les installations à risques situées dans les zones à enjeu sanitaire ou environnemental devront être réalisés sous 4 ans. Et pour augmenter le rythme des réhabilitations, l'arrêté impose des travaux de conformité dans un délai d'un an au plus tard en cas de vente des habitations. La période maximale pour les contrôles est fixée à 10 ans. La difficulté ? Les Spanc ne disposent pas de moyen suffisant pour suivre ces opérations. Leur mission de contrôle nécessite en effet de connaître la date de vente et les coordonnées de l'acquéreur. Une des solutions envisagées propose d'inclure une clause dans l'acte de vente précisant ces données. "Lors de la réunion du comité de suivi du 20 mars, les notaires nous ont indiqué qu'ils ne souhaitaient s'engager dans cette voie, a indiqué Sandrine Potier, "il faudrait une disposition réglementaire qui impose la transmission de ces informations".
Délais de réalisation des travaux | ||
Problèmes constatés | Zone sans enjeu | Zone à enjeu sanitaire ou environnemental |
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Absence d'installation | Non respect du code de la santé publique > Mise en demeure pour la réalisation des travaux de mise en conformité dans les meilleurs délais |
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Défaut de sécurité sanitaire ou de structure ou fermeture | Non conforme : danger pour la santé > Travaux pour supprimer les dangers sous 4 ans maximum, ou 1 an en cas de vente |
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Installation incomplète, significativement sous dimensionnée ou présentant des dysfonctionnements majeurs | Non conforme > Travaux de mise en conformité sous 1 an en cas de vente |
Non conforme > Travaux dans un délai de 4 ans ou 1 an en cas de vente |
Défaut d'entretien et d'usure | > Recommandations |
Les modifications de l'arrêté "prescriptions techniques" s'avèrent plus légères. La réalisation du projet est désormais conditionnée à l'avis conforme du Spanc. Pour uniformiser les méthodes de dimensionnement, l'arrêté considère que le nombre d'Equivalent-Habitants correspond au nombre de pièces principales de l'habitation. Il prendra également en compte le règlement "produits de construction". Le propriétaire devra rendre disponible un schéma qui localise l'installation sur sa parcelle.
Des sanctions administratives
Pour encourager les réfractaires aux contrôles, des sanctions administratives pourront être mises en œuvre. "Pour que la pénalité puisse être appliquée, il faut introduire la notion d'obstacle dans le règlement de service et constater sur le terrain que la mission du Spanc ne peut pas être exercée", précise Sandrine Potier. Celle-ci correspond au montant de la redevance de contrôle. Autre levier incitatif : le rappel qu'en cas de délit de pollution, la sanction devient alors pénale. Les Agences de l'eau devraient également accorder 800 millions d'euros, pour une période de 6 ans, d'aide aux travaux. Différents documents et réunions d'information accompagneront cette transition réglementaire. Pour harmoniser les pratiques des Spanc, des fiches types (attestation de conformité, règlement de service, etc.) devraient être publiées d'ici juillet. Les usagers pourront également bénéficier d'un guide d'aide au choix.