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Assises de la mobilité : les ONG environnementales attendent des mesures concrètes et rapidement applicables

Les ONG environnementales ont présenté leurs priorités pour les Assises de la mobilité. Elles souhaitent que ces discussions engagent rapidement et concrètement les transports sur la voie de la transition énergétique.

Transport  |    |  P. Collet

Ce jeudi 14 septembre, huit organisations environnementales (1) ont présenté leurs attentes concernant les Assises de la mobilité qui débuteront le 19 septembre. Elles espèrent des mesures concrètes et rapidement applicables pour mettre en œuvre au plus vite le Plan climat du gouvernement. En matière d'infrastructure de transport, elles soutiennent la volonté d'accorder plus de moyens à l'existant et proposent d'abandonner un grand nombre de projets. La fiscalité environnementale, qui sera discutée parallèlement aux Assises, devra être en accord avec la volonté affichée par le gouvernement. Le projet de loi de Finances pour 2018 sera suivi de près.

“ La transition énergétique n'est pas menée dans le domaine du transport ” Lorelei Limousin, Réseau Action Climat
"La transition énergétique n'est pas menée dans le domaine du transport", déplore Lorelei Limousin, responsable des politiques transports au Réseau Action Climat (RAC). Depuis deux ans, les émissions de gaz à effet de serre du transport progressent, en contradiction avec les objectifs du Grenelle de l'Environnement, de la loi de transition énergétique ou encore de la Cop 21. Conséquence : le transport représente 29% des émissions de CO2. Par ailleurs, les émissions polluantes du secteur posent de graves problèmes sanitaires. "Le modèle est à bout de souffle", critique-t-elle.

Mettre en œuvre le Plan climat

Les ONG demandent donc au gouvernement qu'il mette en œuvre son Plan climat. Des avancées sont attendues, en particulier pour traduire en acte l'annonce de la fin des ventes des voitures thermiques d'ici 2040. "Comment concrétiser cet engagement dans le quinquennat actuel ?", interroge Pierre Cannet du WWF. Les premiers jalons doivent être posés rapidement, estiment les ONG. De même, elles souhaitent que les Assises fassent le lien entre la mobilité et la transition énergétique dans les territoires ruraux, notamment en couplant la mobilité électrique aux énergies renouvelables locales.

Les futures décisions du gouvernement doivent aussi tendre vers des actions concrètes et faciles à mettre en œuvre rapidement. C'est notamment le cas de la politique en faveur du vélo. "Il ne s'agit pas de défendre le tout vélo, ou le tout transport en commun, mais d'assurer la fluidité entre les modes de transport", explique Olivier Schneider, président de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB). Deux mesures sont défendues par la FUB : créer des parkings relais sécurisés dans les gares, une mesure "réalisable en un an", et rendre obligatoire l'indemnité kilométrique vélo (IKV) pour toutes les entreprises.

Concernant les infrastructures de transport, qui feront l'objet d'une loi de programmation à l'issue des Assises, les ONG souhaitent que la "pause" annoncée par Emmanuel Macron se transforme en abandon de certains projets. En ligne de mire, les projets aéroportuaires et autoroutiers, qui doivent tous être abandonnés, explique Daniel Ibanez, des Amis de la Terre. Les projets de voies ferrés devront être étudiés au cas par cas sur des bases factuelles, complète-t-il. Il s'agit surtout "d'améliorer l'existant qui permet déjà de répondre aux objectifs climatiques", à l'instar de l'électrification de l'ensemble de la ligne Lyon – Clermont-Ferrand.

La fiscalité environnementale sera auscultée

Au-delà, les associations environnementales seront vigilantes sur deux points et affichent déjà un regret. Côté vigilance, elles s'inquiètent du processus de concertation. Elles veulent "un débat ouvert" et, surtout, elles veulent "avoir voix au chapitre", explique Marie Charon, responsable mobilité à la Fondation pour la Nature et l'Homme (FNH). Pour l'instant, le détail des Assises reste flou. Ainsi, la mise en place d'un conseil réunissant les élus dans le cadre de l'atelier "infrastructures de transport" les inquiète. D'autant qu'elles ne savent pas précisément quelle place elles auront dans cet atelier. D'autre part, une partie des discussions pourrait se tenir a posteriori dans le cadre du comité spécial du Conseil national de la transition écologique (CNTE) qui rendra un avis sur le projet de loi qui sera préparé à l'issue des Assises.

La vigilance sera aussi de mise sur les mesures de fiscalité environnementale qui seront prises en dehors des Assises. Les ONG surveilleront notamment l'évolution de la contribution carbone, des exonérations fiscales dont bénéficie le transport routier, du débat sur le retour de l'écotaxe poids-lourds, de la prime à la conversion des véhicules polluants ou encore de l'aide à l'achat de vélo électrique. Elles demandent aussi que des fonds, issus de la contribution carbone et de la hausse de la fiscalité sur le diesel soient consacrés à la mobilité. Elles souhaitent en particulier que soit lancé un appel à projets de transports collectifs et de mobilité durable pour les collectivités. Cet appel à projets comprendrait, entre autres, un "budget national vélo" doté de 200 millions d'euros.

Enfin, le regret concerne le fret qui sera le grand absent des Assises, celles-ci n'étant consacrées qu'à la mobilité des personnes. "Il s'agit d'un premier signal négatif", regrette Jean-Baptiste Poncelet, responsable des programmes de France Nature Environnement (FNE). Le regret est d'autant plus fort que tous les acteurs concernés seront réunis lors des Assises.

1. Il s'agit des Amis de la Terre, de la Fédération des usagers de la bicyclette (Fub), de la Fédération nationale des associations des usagers des transports (Fnaut), de la Fondation pour la Nature et l'Homme (FNH), de France Nature Environnement (FNE), du Réseau Action Climat (RAC), du Réseau pour la transition énergétique (Cler) et du WWF.

Réactions2 réactions à cet article

Pourquoi le sujet des transports aériens n'est-il jamais évoqué ?

Ris de Feu | 18 septembre 2017 à 10h54 Signaler un contenu inapproprié

Parce que ça doit gêner les Madone du climat qui volent de sommet en sommet pour "sauver la planète" en collectionnant les "miles" des compagnies aériennes...

Albatros | 19 septembre 2017 à 11h19 Signaler un contenu inapproprié

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