Le 18 mars dernier, une vingtaine d'organisations syndicales, associatives, et environnementales publiaient la tribune « Plus jamais ça », puis lançaient une pétition soulignant « l'impérieuse nécessité d'une rupture avec les politiques menées jusqu'à présent » après la crise sanitaire mondiale du Covid-19. Elle recueille aujourd'hui près de 184 000 signataires.
34 mesures pour sortir de la crise
Le collectif, composé notamment d'Attac France, de Greenpeace France, des Amis de la Terre, de la CGT, de FSU, ou de la Confédération paysanne, présente aujourd'hui 34 mesures pour un plan de sortie de crise. Un plan qui entend « faire la démonstration qu'il y a des alternatives au capitalisme néolibéral, productiviste et autoritaire, à condition que les moyens politiques soient mis au service des objectifs de transformation sociale et de préservation de l'environnement, au lieu de les soumettre aux pressions et désidératas des lobbies. »Les trois premières parties du plan formulent des propositions pour répondre à la crise sanitaire et sociale et à la redistribution des richesses, et la quatrième partie propose une refondation de la fiscalité et du système financier au service d'une véritable transition écologique.
Repenser les mobilités
Le collectif demande une loi pour soumettre les entreprises à l'accord de Paris et interdire « les dividendes climaticides », et l'arrêt des soutiens publics aux acteurs polluants. « Aucun investissement public ou garanti par l'État ne doit soutenir le secteur des énergies fossiles ni le développement de nouveaux projets nucléaires, des industries fortement polluantes, de la pêche et de l'agriculture industrielles », précise ce plan de sortie de crise, qui appelle aussi à stopper les accords commerciaux en cours avec le Canada et le Mexique.
« Une loi pour bâtir l'économie de sobriété »
Le collectif en appelle également à « une loi pour bâtir une économie de sobriété », qui lutte contre les mécanismes de surproduction et de surconsommation, et qui vise à se diriger vers une économie plus sobre créatrice « de nombreux emplois dans la production locale, la réparation, le réemploi et le recyclage ». Enfin les organisations espèrent un plan de transition sociale et écologique de l'agriculture et de l'alimentation, basé sur le développement des circuits courts et des filières longues relocalisées. « Les soutiens à la transition doivent permettre aux paysans de lier l'élevage au sol, de gérer durablement l'eau, de lutter contre la déforestation importée, de s'affranchir, à terme, des pesticides et engrais de synthèse et des multinationales qui les fabriquent », précise le plan de relance.
Pour le collectif, « l'action est urgente et des décisions s'imposent dès aujourd'hui, en s'appuyant sur les luttes collectives et le développement de pratiques alternatives ». Le plan présenté se veut une contribution et un appel au débat public. « Changer en profondeur le monde qui a rendu cette crise aussi violente est l'affaire de toutes et tous ; le monde d'après sera celui que nous serons capables de reconstruire », concluent les organisations signataires.