Le conseil national du débat sur la transition énergétique a débuté avec l'audition du groupe de contact (1) des quelques 130 entreprises de l'énergie représentées par François Michel de l'entreprise Saint-Gobain et par Gilles Vermot-Desroches de Schneider Electric.
L'argument majeur qui a été mis en avant est la compétitivité des entreprises françaises qu'il faut à tout prix préserver et la nécessité de maintenir une énergie peu chère. Au nom de cette même compétitivité, il conviendra d'après ce groupe d'évaluer le potentiel national des gaz de schiste et les modalités possibles de leur exploitation dans le respect de l'environnement. Des propos qui font échos aux déclarations de la présidente du Medef. Ce mercredi, Florence Parisot a défendu l'idée d'ouvrir la voie à l'exploitation de cette énergie qui fait l'objet de vives polémiques tout en plaidant pour la nécessité de préserver les atouts de la filière nucléaire française.
Ces déclarations ont créé l'agitation au sein du conseil national du débat. Mathieu Orphelin de la Fondation Nicolas Hulot y a vu la continuation du modèle actuel plutôt que la transition. Le député EELV Denis Baupin a dénoncé l'inertie des propositions défendues par les deux représentants du groupe de contact des entreprises.
Plusieurs fédérations membres du groupe ont également pris leur distance avec les propos des deux représentants : France Energie Eolienne, Club Biogaz ATEE, AFPG, Enerplan, FNB, Amorce, "ont une vision différente de la transition énergétique que celle exprimée dans la synthèse du 10 avril dernier. Pour nous, la transition énergétique doit d'abord se traduire par une politique ambitieuse en matière de maîtrise de la consommation énergétique, une augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français, et plus généralement s'engager vers une économie bas carbone", rappellent-elles dans un communiqué.