"Le transport par autocar apparaît comme un mode de transport intéressant en raison de son faible coût marchand, s'adressant en priorité à des usagers à faible valeur du temps, avec cependant une empreinte environnementale plus élevée que celle du mode ferré, mais plus favorable que celle de la voiture particulière ou de l'avion". C'est la conclusion du Commissariat général au développement durable (CGDD), qui a mené une évaluation socio-économique et environnementale des transports régionaux et interrégionaux en autocar.
Ce mode de transport, pour les trajets de plus de 100 kilomètres, a été libéralisé par la loi de 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, dite loi Macron. "Elle a rendu possible le développement du transport interurbain par autocar, particulièrement de longues distances : 770.000 passagers ont ainsi été transportés sur les cinq derniers mois de 2015, contre 110.000 pour l'année entière en 2014", note le CGDD. Mais l'ouverture de ce nouveau marché a suscité de nombreuses craintes, notamment en termes d'impacts environnementaux. Les travaux du CGDD visaient donc à répondre à une demande émanant de la Conférence environnementale qui souhaitait que soient "éclair[és] les choix des autorités organisatrices compétentes et notamment des régions", en comparant "l'offre de transport par autocars à l'utilisation des véhicules particuliers et des moyens ferroviaires existants pour lesquels les possibilités de rabattement auront été mises en place".
Parmi les externalités environnementales, l'impact en termes d'émissions de gaz à effet de serre du transport par autocar est comparable à celui des TER (transport expresse régional) et TET (trains d'équilibre du territoire) mais plus élevé que celui du TGV. "[Les émissions de gaz à effet de serre] sont également plus faibles que celles de la voiture particulière et de l'avion".
En revanche, ce mode de déplacement présente "des coûts de pollution de l'air plus élevés que ceux des modes collectifs concurrents, notamment si on considère les niveaux d'émissions de la moyenne du parc actuel d'autocars".
L'étude évalue aussi les coûts pour la collectivité en termes d'infrastructures, de congestion routière et d'insécurité.