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Autoconsommation photovoltaïque : tour d'horizon des différents dispositifs de soutien dans le monde

Alors que la France tarde à mettre en place un dispositif de soutien spécifique à l'autoconsommation, une vingtaine de pays l'a déjà fait. L'Agence internationale de l'énergie a recensé les différents modèles instaurés à travers le monde. [+carte]

Energie  |    |  S. Fabrégat
Autoconsommation photovoltaïque : tour d'horizon des différents dispositifs de soutien dans le monde
Environnement & Technique N°359
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°359
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D'ici la fin de l'année, le gouvernement doit lancer, à titre expérimental, un appel d'offres spécifique à l'autoconsommation. On ne connait pas encore les détails de ce dispositif, très attendu par le secteur photovoltaïque, notamment son périmètre et le mode de soutien retenu.

Ailleurs dans le monde, différents dispositifs de soutien ont déjà été mis en place. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a comparé une vingtaine de pays (1) .

Le principe de base est le même partout : l'autoconsommation permet de réduire mécaniquement la facture du consommateur, puisque celui-ci consomme une partie de ce qu'il produit. Mais le développement de l'autoconsommation n'est pas encore spontané, car pas assez rentable, des incitations sont donc instaurées. Or, selon le mode de soutien mis en place, le producteur-consommateur est incité à consommer un maximum de sa production (et donc à dimensionner son installation en fonction de cet objectif) ou, au contraire, à injecter le surplus sur le réseau. Cela dépend du pays et du contexte énergétique local (compétitivité du photovoltaïque, état du réseau…).

Globalement, l'AIE juge que le modèle de l'autoconsommation n'est pas encore mature et cherche encore sa voie, quel que soit le pays. Selon elle, il reste à déterminer si l'autoconsommation est la priorité ou si celle-ci n'est qu'une variable permettant de parvenir à la stabilité du système électrique.

Net-metering : lisser production et consommation sur une période donnée

De nombreux pays ont choisi le régime du net-metering pour l'autoconsommation. Le principe : un solde consommation / production est réalisé sur une période définie par le législateur (un mois généralement). L'autoconsommateur pourra ensuite consommer gratuitement ("compenser") le même volume que celui qu'il a injecté en surplus, considéré comme des crédits de kilowatts heure. Dans la plupart des cas, la période de compensation est d'un an. Mais le Danemark a choisi une période beaucoup plus courte (1h) tandis que le Brésil permet cette compensation jusqu'à trois ans. Le surplus restant est généralement rémunéré au prix du marché de détail.

Ce système incite les autoconsommateurs à dimensionner leur installation de telle sorte que la production annuelle corresponde à leur consommation annuelle. Ce qui ne favorise pas l'efficacité énergétique et une meilleure adéquation entre courbe de charge et production, note l'AIE.

Certains pays vont donc plus loin : le Brésil, par exemple, permet une compensation par d'autres sites que celui qui produit de l'électricité, à condition qu'ils appartiennent au même propriétaire et qu'ils soient situés dans la même zone géographique. Les Pays-Bas permettent quant à eux le partage des crédits d'électricité entre différents ménages, dans un immeuble collectif par exemple.

Crédits monétaires ou bonification à l'autoconsommation

Quelques pays, comme le Chili, ont fait le choix du net-billing. Il s'agit là, après avoir réalisé le solde consommation / production, de fournir à l'autoconsommateur des crédits monétaires pour payer ses futures factures d'électricité. Contrairement au net-metering, ce système considère que l'électricité produite et l'électricité consommée n'ont pas le même prix, la première ayant un prix inférieur à la seconde.

Le Royaume-Uni ou la Chine ont quant à eux mis en place des dispositifs très attractifs : ils ont choisi de rémunérer la part de l'électricité autoconsommée et le surplus injecté au réseau. Dans ces deux pays, il est peu probable que, sans ces aides, les systèmes photovoltaïques se développent, par manque de rentabilité.

Autoconsommation réelle et rémunération du surplus injecté

D'autres pays ont fait le choix de ne considérer comme autoconsommée que l'électricité réellement consommée par le site producteur au moment de sa production (généralement un pas de 15 minutes est pris en compte). Très souvent, ils rémunèrent le surplus injecté sur le réseau, soit par un tarif d'achat plus ou moins avantageux, soit simplement au prix du marché de détail. Ces dispositifs de soutien sont souvent limités dans le temps, à 10 ou 20 ans.

L'Espagne représente un cas extrême, car elle ne fournit pas de compensation pour l'électricité injectée au réseau. Elle considère que l'électricité produite n'a pas de valeur pour le marché et incite donc à autoconsommer entièrement l'électricité produite et à limiter le surplus. L'Espagne a également choisi de soumettre les autoconsommateurs à une taxe supplémentaire pour financer le réseau.

Dans de nombreux pays, la participation des autoconsommateurs aux frais de réseau fait d'ailleurs débat. Si ces installations sollicitent en théorie moins le réseau, ce n'est pas forcément le cas en pratique : les périodes de production ne correspondent pas forcément aux périodes de consommation. Néanmoins, "il est généralement admis que les coûts de réseau variables évités grâce à l'autoconsommation ne devraient pas être facturés, souligne l'AIE. (…) Plusieurs pays ont ainsi modifié la structure des tarifs de réseau, en augmentant la part fixe et en réduisant la part variable liée à la consommation".

1. Consulter l'étude de l'AIE publiée en mars 2016
http://iea-pvps.org/index.php?id=353

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