Le comité des experts représentant les Etats membres n'a toujours pas trouvé de majorité qualifiée pour réautoriser ou non le pesticide glyphosate en Europe. Celle nouvelle réunion du 6 juin n'a donc pas permis de trancher sur la question de la commercialisation de cette substance active du Roundup dont l'autorisation expire le 30 juin prochain.
Suite à l'échec des réunions précédentes, la Commission européenne avait préparé une nouvelle proposition. Après avoir soumis une autorisation pour quinze ans supplémentaires puis neuf ans, la Commission a proposé ce lundi d'étendre de dix-huit mois l'autorisation actuelle pour laisser le temps à l'Agence européenne des produits chimiques (Echa) de terminer son examen (prévu fin 2017). Selon les associations environnementales, opposées à ce maintien sur le marché européen, sept Etats membres se seraient abstenus : la France, l'Allemagne, l'Italie, la Grèce, le Luxembourg, l'Autriche, le Portugal. Malte serait le seul pays à s'y être clairement opposé, tandis que tous les autres pays auraient voté favorablement.
La position française étonne alors qu'à plusieurs reprises, ses représentants s'étaient positionnés ouvertement contre la réautorisation. Mais pour les associations, cette absence de position européenne "est un bon signe". "Contenu des menaces pour la santé, il ne s'agit plus de tergiverser. Il faut protéger la santé des citoyens et appliquer strictement le principe de précaution inscrit dans nos textes européens et donc ne pas renouveler l'autorisation", estiment foodwatch, la Ligue contre le cancer et Générations Futures.
Le Commissaire européen devrait communiquer sur les prochaines étapes du processus. Selon les associations, en l'absence de décision claire de la part des Etats membres, c'est vraisemblablement un comité d'appel présidé par la Commission qui tranchera d'ici le 20 juin.