Le GPL : une solution économique
A l'heure où, selon l'Union française de l'industrie pétrolière (UFIP), les automobilistes français commencent à se détourner massivement des stations-service (consommation de carburants en baisse de 12,3% en août 2008), l'argument du pouvoir d'achat a du poids. D'ailleurs, alors que le marché du GPL est en déclin depuis 2001 en France, celui-ci montre des signes de réveil, a estimé Joël Pedessac. Les six premiers mois de l'année, le nombre de véhicules transformés pour fonctionner au GPL a ainsi augmenté de 25% (+420 véhicules) par rapport à la même période en 2007. Pourquoi ? La prime de bonus écologique de 2000 € pour les véhicules neufs ne dépassant pas 140g/km ou 160g/km pour un véhicule transformé mais aussi l'exonération totale ou de 50% sur la carte grise, tout cela n'y est bien sur pas étranger ! confie l'intéressé. Toutefois, il faut raison garder. En effet, la vente des véhicules neufs alimentés au GPL sur la même période a, elle, baissé de 50%....
En France, face à la concurrence de l'hybride, du Flexfuel, du Diesel à filtre à particule, du GNV pour les professionnels ou encore de l'électrique, le GPL comme carburant alternatif peine encore à s'imposer. Contrairement aux marchés italien (1 million de véhicules en circulation) ou allemand (200.000 automobiles sur trois ans dont 75.000 en 2007) le marché français, lui, se cherche un nouveau souffle car seuls 0,5% des 36 millions de véhicules de l'hexagone, soit-à-dire environ 180.000 roulent aujourd'hui au GPL contre 55% qui carburent au gazole. Même si 1850 stations-service distribuent du GPL dans le pays, beaucoup reste à faire. Les poids lourds (camions, bennes…) ont peu recours au GPL, sauf dans quelques villes pour les quelques bus (Paris, Belfort, Laval, Biarritz…) et seules cinq constructeurs (Renault, Cadillac, Subaru, Lada et Piaggio) sont présents aujourd'hui sur le marché des véhicules GPL neufs. Il n'y a pas de demande car l'offre est insuffisante.
Le GPL : une solution environnementale ?
Le belge Alain de Grève, Président de l'Association européenne des GPL (AEGPL), insiste pour sa part sur les atouts environnementaux du GPL : Une fois liquéfié, le GPL est facilement stockable ce qui intéresse beaucoup Bruxelles. De plus, depuis la nouvelle législation en 2001, il est désormais transportable en toute sécurité […] avec une combustion complète, ce carburant n'émet pas du tout de particule et ses émissions de CO2 sont même plus faibles que celles de l'essence et du diesel !. Chiffres à l'appui, après avoir rappelé que le GPL est un carburant qui émet 96% de NOx de moins que le diesel, un gaz qui contribue à l'eutrophisation des sols et à l'acidité des pluies, l'ingénieur pronostique l'effet positif sur les émissions de CO2 que pourraient avoir en France l'équipement de 50.000 nouveaux véhicules équipés au GPL : Cela permettrait de lutter contre le réchauffement climatique en réduisant immédiatement les émissions de CO2 de 22.800 tonnes par an. Citant en exemple Renault qui, en 1996 déjà, annonçait : La Clio GPL est presque aussi propre... qu'une voiture électrique, Alain de Grève rappelle que ce véhicule était passé aux test ULEV Californiens et que les résultats obtenus avaient été près de 10 fois inférieurs à la norme EURO V prévue pour… 2011 ! (0,13 g/km d'oxyde de carbone, 0,010 g/km d'oxyde d'azote et 0,024 g/km d'hydrocarbures imbrûlés).
Pourtant, les véhicules consommant du GPL sont gourmands et consomment plus de carburant, obligeant le conducteur à retourner plus souvent à la pompe ? Le président du CFBP réplique : Oui mais avec le GPL vous rejetez 12% de CO2 en moins au kilomètre et par litre qu'avec un autre carburant compte tenu du faible taux de carbone…. Pour ses défenseurs, le GPL est bel et bien un carburant de transition qui peut permettre de reculer l'échéance du pic pétrolier.
Chevrolet se lance sur le marché français
L'américain General Motors (GM), connu pour ses grosses cylindrées, semble d'ailleurs convaincu et s'attaque aujourd'hui au marché européen du GPL. Steve Flamand, chef de produit Europe de Chevrolet, l'une des marques du groupe, est venu présenter les deux petits nouveaux modèles, deux citadines GPL, qui seront présentées dans trois semaines au Salon de l'automobile à Paris : l'AVEO 1.2 GPLi et la MATIZ 0.8 GPLi. Leur prix sera attractif : entre 9.650 et 1.0290 € seulement, bonus écologique compris. Autres avantages ? Comme tous les véhicules fonctionnant au GPL, ces deux modèles présenteront des caractéristiques appréciables : le GPL réduit l'usure du moteur, génère moins de bruit et de vibrations et offre une grande souplesse dans la conduite. Grâce au lancement de ces modèles, la marque espère bien vendre 1.200 véhicules et ainsi devenir leader sur le marché français annonce le commercial. Si les américains investissent dans le GPL, pourquoi Peugeot et Citroën considèrent-ils, eux, qu'aujourd'hui les automobilistes français ont peur du GPL ? Réponse du président du CFBP : Chacun sa stratégie ! Je pense néanmoins que lorsqu'ils s'apercevront des nombreux intérêts du GPL, ces constructeurs changeront de discours. Surtout vu la conjoncture économique aujourd'hui…