Derrière un intitulé unique, se cachent en réalité un peu plus de 80 dérivés dont 40 ont donné lieu à une exploitation industrielle. Cette diversité est à l'origine de caractéristiques et surtout de propriétés toxicologiques diverses. Certains éthers de glycol sont irritants, d'autres ont des effets sur les fonctions de reproduction, d'autres sont connus pour leur toxicité sur le foie ou encore sur les reins. Mais toutes ces substances peuvent globalement être classées en deux catégories : les dérivés de l'éthylène glycol, les plus toxiques, et les dérivés du propylène glycol.
En France depuis 1997, de nombreuses dispositions réglementaires ont été prises concernant les dérivés de la série éthylénique. Plusieurs de ces substances ont été interdites dans les préparations à usage domestique, les cosmétiques et spécialités médicamenteuses, en raison de leur toxicité sur la reproduction. D'une façon générale, les éthers de glycol les plus dangereux ont été progressivement remplacés par des dérivés considérés comme moins toxiques, appartenant généralement à la série propylénique. Néanmoins, il persiste des lacunes dans la connaissance des effets sur la santé de beaucoup d'entre eux actuellement sur le marché et la toxicité de ces produits reste une préoccupation sanitaire majeure.
C'est pourquoi, suite aux recommandations du Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France émises en novembre 2002, le gouvernement a mis au point un plan d'actions sur les éthers de glycol, visant à améliorer les connaissances, renforcer la réglementation et informer la population. Dans le cadre de ce plan d'actions, l'Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail (AFSSET) a été saisie en octobre 2003 par les ministères en charge de la santé et de l'environnement afin de réaliser un état de l'art des connaissances scientifiques qui a permis d'identifier les insuffisances existantes, notamment sur les données toxicologiques nouvelles et l'exposition de la population générale.
À l'issue de cet état des lieux, l'AFSSET veut recommander de continuer à enrichir les données toxicologiques concernant ces substances. Elle estime notamment que les études sur l'évolution de la toxicité dans le temps et sur le métabolisme des éthers de glycol doivent être complétées et propose de cibler les recherches futures sur certains types d'éthers de glycol, notamment ceux de la série propylénique, les plus largement employés actuellement. En complément, l'AFSSET préconise de valoriser et de diffuser à l'échelle internationale les résultats des travaux français d'identification des effets toxiques des éthers de glycol et d'évaluation de l'exposition de la population française à ces agents chimiques, afin d'orienter les études futures sur les substances les plus préoccupantes.
Les ministères ont également confié à l'AFSSET le soin de réaliser une synthèse des études évaluant l'exposition du public aux éthers de glycol. L'agence conduit actuellement ces travaux en partenariat notamment avec le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) dont l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur, et le Centre Technique du Bois et de l'Ameublement (CTBA). Les résultats seront rendus publics d'ici la fin de l'année 2007.