On connaissait déjà les bactéries "mangeuses" de pétrole lors des marées noires survenues dans le golfe du Mexique (de la famille des Oceanospirillales) ou en Chine en 2010…. Les chercheurs de l'Université interaméricaine de Puerto Rico ont démontré l'efficacité de bactéries cette fois transgéniques pour nettoyer les eaux polluées par le mercure, dans une étude (1) publiée le 12 août dans la revue scientifique britannique BMC Biotechnology.
L'utilisation de bactéries transgéniques ''a été proposée comme une alternative appropriée pour la récupération du mercure'', soulignent les scientifiques. Capables de proliférer dans une solution contenant 24 fois la dose mortelle de mercure pour des bactéries non-résistantes, les souches transgéniques ont pu absorber en cinq jours 80% du mercure se trouvant dans le liquide, d'après l'AFP. Il s'agit de bactéries Escherichia coli (E-coli) auxquelles les chercheurs ont inséré un gène leur permettant de produire de la métallothionéine (MT-1), une protéine qui joue un rôle de détoxication de l'organisme. La métallothionéine rendant résistantes les bactéries transgéniques à de fortes concentrations de mercure. A l'instar du gène de l'enzyme polyphosphate kinase (PPK) inséré dans les mêmes bactéries. La kinase polyphosphate et le métallothionéine ''fournissent une grande résistance au mercure, jusqu'à 80 micromolaires (microM) et 120 microM'', indiquent les scientifiques dans l'étude.
Toutefois, les bactéries dotées du gène de la métallothionéine se sont avérées près de deux fois plus résistantes. Il s'agit, selon les chercheurs, de la "première étude" montrant que la métallothionéine "assure une résistance au mercure et permet son accumulation dans la bactérie"qui l'absorbe. Le mercure récupéré dans les eaux polluées ''pourrait être réutilisé dans de nouvelles applications industrielles''. Les bactéries transgéniques pourraient également être utilisées pour dépolluer les sols à plus long terme.