Après avoir publié un atlas des sites, terrestres et maritimes, pollués par les PCB en France, l'association Robin des bois revient à la charge avec des données sur la baie de Seine, menacée selon elle par l'ouverture d'un nouveau site d'immersion des boues de dragage par le port de Rouen. Métaux lourds et PCB se déverseraient alors dans cette baie.
Une étude menée par l'Ifremer suivra la bioaccumulation des éléments toxiques contenus dans les vases grâce à l'implantation de sept cages à moules mouillées de 2 à 10 kilomètres du site d'immersion. Une expérimentation animale "totalement inutile au regard du désastre écologique", réagit l'association.
Ces polluants viendraient aggraver une situation déjà critique dans cette baie, où les sardines ont été interdites à la consommation et la commercialisation après un avis de l'Anses, car non-conformes aux limites réglementaires sur les dioxines et les PCB. Le 13 mai 2011, l'Anses déclarait, pour les mêmes raisons, les tourteaux non-conformes dans l'ensemble de la baie de Seine, et les étrilles dans l'estuaire du fleuve. Le tourteau, du fait de son alimentation directement liée aux vases (détritivore et prédateur de vers, mollusques, larves planctoniques…), est directement impacté.
L'association estime qu'environ dix tonnes de PCB purs ont été dispersés dans la baie de Seine entre 2000 et 2010 par le cumul des boues de dragages remobilisées et clapées par les ports de Rouen et du Havre. Or "il suffit d'un milliardième de gramme pour transformer un crabe, une anguille, une sardine, un maquereau en denrée alimentaire à risque" selon elle.