Quand le Fonds monétaire international (FMI) s'intéresse au climat et à la biodiversité, c'est un signe que l'environnement mondial est mal en point. L'institution internationale, chargée de garantir la stabilité économique et financière, a publié le 16 septembre un article dans son magazine Finances & Développement qui évalue le rôle joué par les cétacés dans le piégeage du carbone et le fonctionnement de l'océan.
Selon l'étude réalisée par des économistes du FMI avec le concours de Great Whale Conservancy, la population actuelle de baleines aurait une valeur supérieure à 1.000 milliards de dollars (Md$). Pour parvenir à ce total, les auteurs estiment que le rôle joué par les baleines dans le piégeage du carbone, l'augmentation des stocks de poisons et le tourisme contribuerait, à hauteur de 2 millions de dollars par baleine, aux services écosystémiques mondiaux.
"La valeur des fonctions assurées par les baleines au sein du système océanique/terrestre (...) devrait être intégrée dans l'évaluation du coût lié à leur protection", estime le FMI. Son article met en lumière plusieurs données scientifiques significatives. Quand une baleine meurt et sombre au fond de l'océan, elle piège 33 tonnes de CO2 en moyenne, supprimant ce carbone de l'atmosphère pendant des siècles, rapporte ainsi la publication. Les auteurs mettent également en avant l'effet multiplicateur des cétacés sur la production de phytoplancton. Or, celui-ci fournit 50 % de l'oxygène de la planète, rappellent-ils.
"L'article du FMI indique clairement que le rétablissement des stocks de grandes baleines est un levier important de renforcement du potentiel de piégeage du carbone de l'océan, mais aussi d'amélioration de la santé de ce dernier et de sa capacité à produire de l'oxygène. Sauver les baleines contribue à sauver la planète, c'est aussi simple que cela", résume Michael Fishbach, diercteur de GWC. Compte tenu du rôle "irremplaçable" des cétacés dans la réduction des effets du changement climatique et de la résistance à ces effets, "leur survie devrait (…) être intégrée aux objectifs de l'ensemble des signataires de l'Accord de Paris sur le climat", estime Ralph Chami, directeur adjoint du FMI et principal auteur de l'article.