Le 25 janvier, l'Observatoire de l'immobilier durable (OID) a présenté les résultats de son baromètre 2021 de la performance énergétique et environnementale des bâtiments (1) de bureaux, résidentiels, de logistique et les centres commerciaux. Calculés à partir d'une base de données de 23 300 bâtiments au total, les indicateurs portent sur la consommation énergétique, les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d'eau et la production de déchets observées sur la période triennale 2018-2020. Cette nouvelle édition met l'accent sur les bâtiments de bureaux et ajoute deux nouveaux critères qui évaluent leur résilience ainsi que l'impact de la crise sanitaire du Covid-19.
Une baisse des consommations énergétiques des bureaux …
Ainsi, «comme les années précédentes », la diminution des consommations énergétiques des bâtiments de bureaux à périmètre constant « se confirme », souligne l'OID. Leur niveau de consommation énergétique « réelle » en énergie finale se situe à 160 kilowattheures par m2 par an (kWh/m²/an) en moyenne sur la période 2018-2020. Soit une baisse de 5 % par rapport à la période précédente 2017-2019.
À noter : il existe une différence « notable » des consommations entre les bâtiments très récents construits après 2008 et ceux plus anciens, précise Sabine Brunel, directrice adjointe de l'OID. On passe d'une consommation d'environ 190 kWh/m²/an en moyenne pour les bureaux datant d'avant 2008, à 152 kWh/m²/an pour ceux construits après ou en 2008.Quelle mise en œuvre du décret Tertiaire ?
Le baromètre évalue la mise en œuvre des objectifs du décret Tertiaire pour les bureaux du panel. Selon l'arrêté publié en janvier 2021, les valeurs seuils des consommations des bureaux standards s'échelonnent de 100 à 115 kWh/m2 en énergie finale par an, pour la première décennie (horizon 2030). Par exemple, le seuil, selon la zone géographique, est de 107 kWh/m2 par an pour un bureau standard francilien.
Ainsi, 18 % environ des actifs de bureaux de l'échantillon seraient « déjà en conformité » par rapport aux objectifs de l'arrêté, indique l'OID. Et 26 % d'actifs en plus « devraient parvenir à approcher cette valeur absolue d'ici 2030, après la mise en place des actions de réduction des consommations énergétiques ».
… accentuée par la Covid-19 en 2020
Pour la seule année 2020, l'OID a aussi analysé les impacts des mesures de lutte contre la Covid-19 (confinement, télétravail) pour les actifs de bureaux. Et il observe une réduction de 10 % de la consommation énergétique finale par rapport à leur niveau de 2019. Néanmoins, l'OID s'attendait à des diminutions encore « plus nettes » des consommations liées à la crise sanitaire. « C'est une baisse à la fois importante et un peu décevante des consommations car, quand on regarde les impacts d'une moindre utilisation des bureaux, notamment par le télétravail, on se rend compte qu'on n'a pas une proportionnalité de la baisse énergétique attendue », pointe Sabine Brunel, en expliquant les deux raisons de ce décalage.
Tout d'abord, les exploitants ont dû, dans bien des situations, conserver leurs locaux à « des températures plus élevées que nécessaires, malgré leur vacance », ce qui a limité les économies d'énergie. « Des contraintes ont aussi été évoquées liées à la gestion de la crise sanitaire elle-même, notamment sur la ventilation des bâtiments qui a conduit à contrario à une augmentation des consommations ».
La crise sanitaire permet la décarbonation des bâtiments
Cependant, les données recueillies pour l'année 2020 (avec les consommations réduites liées à la Covid-19) permettent d'atteindre ce niveau prévu par la SNBC : « Autrement dit, la crise sanitaire permet à la décarbonation des bâtiments de bureaux de se placer sur le rythme qui devrait être le sien chaque année pour atteindre les objectifs fixés par la SNBC ! », souligne l'OID. Mais quid pour l'an prochain des consommations et des émissions des bureaux, en intégrant une « normalisation » de la situation de la crise sanitaire ?
Un premier panorama de la résilience des bureaux
Des critères de résilience des bureaux, tels que les protections solaires, les toitures végétalisées ou encore les espaces en pleine terre, ont été identifiés et croisés avec les données énergétiques. Résultats : les bâtiments pour lesquels les données de résilience ont été remplies ont des consommations énergétiques finales moyennes plus faibles que celles calculées pour l'échantillon global (153 kWh/m2/an contre 160 pour l'échantillon global). Les bâtiments, équipés de protections solaires ou de toits végétalisés, ont des consommations encore plus faibles de l'ordre de 145 kWh/m2/an en moyenne. Et depuis deux ans, l'OID observe « une progression très dynamique » du recours aux énergies renouvelables, ajoute Mme Brunel, telles que l'électricité verte et les installations notamment photovoltaïques.