Comme il l'a annoncé ces derniers jours, le président socialiste du Conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, a "pris acte" ce vendredi 31 octobre "de l'impossibilité de poursuivre" le chantier du barrage de Sivens, après la mort ce week-end d'un jeune militant écologiste sur le site, lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.
Selon l'AFP, aucun débat ni vote n'ont eu lieu ce vendredi au Conseil général, réuni à Albi, sur la suspension du chantier. M. Carcenac n'a pas fixé de date butoir pour la reprise des travaux. Le Conseil général du Tarn est maître d'ouvrage de ce projet de retenue d'eau à Lisle sur Tarn. Il prévoit de stocker 1,5 million de mètres cubes d'eau avec pour objectif de sécuriser, en été, l'irrigation des cultures des agriculteurs.
Thierry Carcenac a appelé à "mettre en oeuvre les préconisations des experts mandatés par le ministère de l'Ecologie". Dans leur rapport remis le 27 octobre, ces derniers ont recommandé de réduire le volume d'eau destiné à l'irrigation en réactualisant les données des besoins dédiés. Concernant les mesures compensatoires, ils ont préconisé d'étendre de 5 ha les surfaces de reconstitution des zones humides.
Les experts ont jugé "difficile", pour le Conseil général, d'arrêter le chantier "compte tenu de l'état d'avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole". Une intervention ministérielle directe ordonnant l'arrêt, et demandée "par certains, n'aurait pas de base légale", ont-ils estimé.
M. Carcenac a "demandé à l'Etat d'étudier [les recommandations des experts, ndlr] et d'en assumer toutes les conséquences ". La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal doit réunir mardi 4 novembre "l'ensemble des parties prenantes" au sujet de leurs préconisations. Le Premier ministre Manuel Valls a souligné que c'était "au Conseil général du Tarn" de décider du devenir des travaux. Il a appelé à "redimensionner" le projet et "tirer les conséquences des préconisations" des experts.
