L'Agence de l'eau Adour-Garonne, en partenariat avec l'Agence régionale de santé (ARS) de Midi-Pyrénées, vient de publier une étude que les deux agences ont confiée au cabinet G2C Environnement sur la distribution d'eau potable du bassin Adour-Garonne. Elle se base sur les données disponibles des années 2009 à 2011. L'objectif premier était d'identifier les unités de distribution d'eau potable (UDI) à fiabiliser, qui présentent des dépassements de normes en terme de désinfection, pesticides, nitrates, équilibre de l'eau (pH), arsenic, plomb, bromates, trihalométhanes, chlorites, aluminium, fer, manganèse et turbidité. Dans un deuxième temps, les recherches devaient évaluer les facteurs à l'origine de ces défauts de qualité. Les résultats obtenus, largement illustrés de graphiques, vont servir à l'agence de l'eau, l'ARS et l'Etat à mettre en œuvre des mesures pour améliorer la qualité de l'eau distribuée sur le territoire.
Les UDI à fiabiliser présentent un profil commun
Les UDI à fiabiliser, également appelées UDAF, présentent toutes un profil similaire. Elles se trouvent sur des communes de petite taille (moins de 500 habitants) situées en zone rurale, montagnarde ou de piémont. Exploitées en régie, ces unités distribuent majoritairement de l'eau sans désinfection. "Il existe un lien important avec la protection réglementaire des captages : plus de 40% des UDI à fiabiliser sont alimentées par des captages qui n'ont pas fait l'objet d'un arrêté d'autorisation et de déclaration d'utilité publique instaurant des mesures de protection, alors que ce taux est de 25% parmi les UDI fiables", souligne l'étude.Sept facteurs susceptibles d'affaiblir la qualité de l'eau potable
Selon le document, la localisation de l'unité de distribution de l'eau influe sur la qualité de l'eau. De la taille de la commune vont découler la taille de l'UDI, le traitement mis en place et donc son efficacité. De plus, l'étude relève que l'origine de l'eau est un point à prendre en compte : 52% des UDI à fiabiliser ont recours aux eaux souterraines pour alimenter le réseau d'eau potable. Or, on observe que l'eau d'origine superficielle (pluie) est "le plus souvent utilisée pour des installations de taille importante et exigeant des traitements plus poussés pilotés par du personnel qualifié". En outre, les auteurs font ressortir que 40% des UDAF ne possédaient pas de déclaration d'utilité publique (DUP) pour leur captage. Enfin, le cabinet d'études a tenté de mettre en corrélation prix de l'eau et qualité sans en tirer de résultats concluants.
Pour l'Agence de l'eau : "Ces résultats reflètent les difficultés d'exploitation rencontrées par de nombreux services d'eau de petite taille et manquant de moyens pour assurer la mise en conformité des installations et le suivi des ouvrages". Les résultats de l'étude justifient le renforcement des "politiques concertées d'intervention des collectivités, de l'Etat, de l'agence de l'eau et de l'ARS dans le cadre de programmations pluriannuelles partagées pour sécuriser l'alimentation en eau potable sur le bassin Adour-Garonne".