"L'existence [de dispositifs de stockage] peut laisser penser qu'il existe maintenant une certaine décorrélation entre l'électricité et les ressources fossiles. Rien n'est plus faux. Les batteries de forte capacité se reposent ainsi sur des technologies issues de la filière lithium-ion qui est une grande consommatrice de matières premières", souligne la fondation pour la recherche stratégique, dans une note publiée en mars. Elle pointe du doigt une éventuelle "bulle de batteries" provoquant des risques de rupture d'approvisionnement.
Le développement des énergies renouvelables, la hausse des besoins en stockage, l'appétit pour les véhicules électriques et la numérisation de la société entraînent en effet des besoins croissants en matières premières, et notamment en lithium puisque les batteries constituent le dénominateur commun de ces technologies. Or, la production mondiale de lithium ne permet pas de répondre à la demande. "En l'absence de véritable filière alternative au lithium pour ce qui est des batteries, malgré des recherches dans plusieurs directions, le métal clair devrait demeurer au cœur de la question des transitions énergétiques et numériques, partout sur la planète", analyse la fondation. Aujourd'hui, "le secteur de production des batteries présente d'ores et déjà une surcapacité de production par rapport à la fois à la demande globale mais aussi à la fourniture de matières premières". Ce risque ne semble pourtant pas inquiéter outre mesure l'Union européenne, regrette-t-elle.
Cette note fait écho au livre "La guerre des métaux rares" publié en janvier par Guillaume Pitron. Le journaliste pointe du doigt les impacts environnementaux de la transition énergétique et numérique, liés à l'extraction des matériaux stratégiques.