Le 9 septembre, le Bureau européen de l'environnement (BEE) a lancé une base de donnée (1) s afin de cartographier la pollution industrielle en Europe. « La visionneuse de données sur les installations industrielles (IPDV (2) ) permet au public d'accéder aux données sur les émissions industrielles de plus de 3 000 grandes installations de combustion à travers l'Union européenne », explique l'ONG. L'outil permet de comparer les émissions par installations, par entreprises et par pays. Il permet aussi d'accéder, pour chaque installation, au détail des émissions, des combustibles consommés, des dérogations, ou encore des autorisations et permis d'émissions.
La législation de l'Union européenne oblige les exploitants à rapporter tous les ans leurs performances environnementales et les autorités nationales à publier ces informations. « Pourtant, il existe un déficit considérable en matière de rapports et de surveillance de ces installations », déplore le BEE. « La plupart des États membres ne divulguent pas les informations indispensables pour promouvoir la conformité [des installations] et permettre une analyse comparative », détaille l'ONG, ajoutant que « beaucoup ne satisfont même pas aux exigences minimales de transparence ».
La France peut mieux faire
En l'occurrence, le BEE estime que « l'Allemagne est le pire pays de l'UE en matière de rapports sur les émissions industrielles dangereuses, (…) tandis que l'Italie est le plus transparent, suivie de l'Irlande, de la République tchèque et de la Croatie ». Quant à la France, « malgré les efforts de la direction générale de la prévention des risques (DGPR) du ministère de la Transition écologique, la base des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) n'est pas satisfaisante ».
En comparaison, le système de reporting chinois offre « des données en temps réel et de haute qualité pour chaque installation » et celui des États-Unis « permet de comparer en quelques clics les informations clés ».