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La betterave cherche sa place dans le mix énergétique

Les producteurs de betteraves français ont tenu leur Assemblée Générale le 8 décembre. Ils en ont profité pour rappeler l'intérêt de leur filière pour la production de bioéthanol et entendent bénéficier d'une exonération à la contribution carbone.

Agroécologie  |    |  F. Roussel
   
La betterave cherche sa place dans le mix énergétique
© Arno Bachert
   
À l'occasion de leur Assemblée Générale, les producteurs français de betterave ont lancé une campagne de publicité ventant la place de la culture de la betterave dans le mix énergétique français. ''Nous souhaitons par cette campagne informer les citoyens français sur la possibilité qui leur est désormais offerte de participer dans leurs gestes quotidiens à la lutte contre le réchauffement climatique'', a déclaré Eric Lainé, Président de la Confédération Générale des planteurs de Betteraves (CGB). Comment ? en consommant du bioéthanol à la pompe.

La betterave est en effet l'une des sources végétales potentielles utilisées pour fabriquer le bioéthanol, un agrocarburant incorporé aux carburants classiques à hauteur de 8,7% en volume en 2008. En 2009, cette plante a été cultivée par 26.000 agriculteurs français sur 29 départements pour une surface totale de 370.000 hectares soit 2% de la Surface Agricole Utile (SAU). La campagne de ramassage qui est sur le point de se terminer promet des rendements records pour cette année : 93 tonnes par hectare contre 87 en 2008 et 84 en 2007. La production devrait donc atteindre 34 millions de tonnes dont 11% seront destinés à la fabrication d'éthanol. La production française totale d'éthanol devrait par conséquent avoisiner les 12 millions d'hectolitres dont la moitié à partir de betteraves.

Une fois produit, ce bioéthanol peut être incorporé directement dans l'essence ou transformé en ETBE (éthyl tertio butyl éther qui contient 47% de bioéthanol) avant son incorporation. En France, un véhicule classique peut fonctionner avec un carburant contenant 15% d'ETBE ou 10% de bioéthanol pur. Les betteraviers encouragent par conséquent le développement de ces carburants et en particulier de l'E10 composé de 10 % d'éthanol et de 90 % d'essence sans plomb. Commercialisé en France depuis le 1er avril, ce nouveau carburant est compatible avec 60% des véhicules essence actuellement en circulation et vendu par environ 1.770 stations-service soit 14% du réseau. Le développement de l'E10 doit permettre à la France d'atteindre en 2010 son objectif de 7% d'incorporation d'agrocarburant.

Pour convaincre, les producteurs de betterave rappellent la dernière analyse de l'ADEME, selon laquelle l'ensemble des filières agrocarburants présente des bilans moins émissifs que les carburants fossiles avec des gains entre 60 et 80 %. La filière rappelle également les améliorations réalisées en amont en terme de pratiques agricoles en précisant que les quantités d'azote minéral apportées pour favoriser la croissance des cultures betteravières sont passées de 175 kg/ha en 1977 à 90 kg/ha en 2007. De même selon la CGB, la quantité de pesticides déposée par hectare a diminué de 70% sur la même période. Et cela devrait encore s'améliorer dans le cadre du plan Ecophyto 2018. Mais Eric Lainé, Président de la CGB, prévient que ''les objectifs du plan Ecophyto seront atteints à condition qu'il n'y ait pas d'impasse technique''. Autrement dit, les betteraviers sont prêts à réduire de 50% l'utilisation de pesticides si leurs rendements sont maintenus. Pour cela, Eric Lainé mise sur le déploiement de nouvelles pratiques culturales et l'utilisation de matériels agricoles qui permet de désherber mécaniquement.

En attendant, la filière encourage le recours aux agrocarburants et tente d'ailleurs de convaincre les parlementaires d'exonérer ces carburants de la contribution carbone prévue par le projet de loi de finances pour 2010. ''La pleine application de la taxe carbone aux agrocarburants revient à nier le caractère renouvelable de la seule alternative au tout-pétrole immédiatement disponible dans le secteur des transports'', plaide la CGB aux côtés des autres producteurs d'agrocarburants. Certains sénateurs ont défendu cette position à l'occasion de l'examen du projet de loi de finances, mais cette question ne sera définitivement tranchée que mi-décembre. D'ici là, des réactions des opposants au développement des agrocarburants sont à prévoir.

Réactions3 réactions à cet article

"bio" éthanol

Bonjour,

Aucune illusion pour cet additif. Il n'y a rien de respectueux pour l'environnement : engrais et traitement avec subventions. Cela ressemble à de la bonne conscience verte. Soyons un peu critique par rapport aux proposition. Demandons-nous à qui cela profite réellement.
François

FMV | 10 décembre 2009 à 09h31 Signaler un contenu inapproprié
une dérogation de plus ?

Pour que la taxe carbone marche, tout le monde doit s'y plier. Si on commence à exonérer les agriculteurs, les transporteurs routiers... alors cette taxe n'aura aucun effet.

Guillaume | 10 décembre 2009 à 10h36 Signaler un contenu inapproprié
Lobby Betteravier

Le lobby des Betteraviers, exploitants ultra capitalistes, pour développer la filière du sucre-éthanol, est un scandale écologique et une absurdité bureaucratique de l'Europe ultra-libérale. S'il y a trop de sucre, ce n'est pas en développant la filière agro-carburant que l'on rendra l'agriculture durable. Il y a d'autres substrats tels que le Miscanthus qui permettraient d'obtenir de la biomasse pour fabriquer de l'éthanol sans épuiser les sols et introduire des intrants (phyto-sanitaires, engrais). Encore un exemple du pouvoir des Lobbies au détriment de toute rationalité pour restaurer les équilibres d'une économie durable, respectant l'homme, la nature, et économiquement viable. Mais ce n'est pas l'Europe Ultralibérale qui résout les vrais problèmes...elle préfère nous endormir avec le mythe du réchauffement climatique anthropique.

Naullay | 10 décembre 2009 à 19h48 Signaler un contenu inapproprié

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