La réduction du recours aux contenants et emballages en plastique à usage unique pour la livraison de repas à domicile est progressivement mise en œuvre, constate le ministère de la Transition écologique, à l'occasion de la publication du premier bilan (1) de la charte d'engagement signée en février par des acteurs du secteur.
Pour l'essentiel, il ressort de ce bilan que les restaurants virtuels (des restaurants ne fournissant que des plats livrés) affichent des résultats encourageant sur plusieurs points. En revanche, les plateformes d'intermédiation (Coopcycle, Deliveroo, Stuart et Uber Eats, notamment) se sont contentées de lancer des sondages auprès de leurs restaurants partenaires. « Les retours concernent pour le moment un nombre très restreint de restaurants, et sont donc peu représentatifs », déplore le ministère de la Transition écologique.
Une charte signée par 34 acteurs
La charte, signée initialement par 19 acteurs, compte désormais 34 signataires : des plateformes d'intermédiation (CoopCycle, Deliveroo, Just Eat Takeaway, Tiptoque, Stuart et Uber Eats) ; des « restaurants virtuels » basés sur une cuisine centrale (Frichti, Foodchéri, Foodles, I Lunch, Ideel Garden, Nestor, Popchef, Room Saveurs et Vie, et Smart Kitchen) ; une chaîne de restaurant (Bioburger) ; des porteurs de solutions de réemploi pour la restauration livrée (Bako, Barepack, Box Eaty, Dabba Consigne, En boite le plat, Green Go, Le Collecteur, Les Boîtes Nomades, Loop Eat, Pyxo Reconcil, Raboule ta consigne et Uzaje) ; et des fournisseurs d'emballages ou contenants (Arc International, Metro, Mon Bento et Pyrex).
Le bilan montre que plusieurs engagements sont globalement tenus, essentiellement par les restaurants virtuels.
C'est en particulier le cas de quatre mesures : la fin de la mise à disposition des sacs plastique ; l'atteinte de 50 % d'emballages livrés sans plastique à usage unique en 2022 ; l'emploi de 100 % d'emballages recyclables en 2022 ; et l'abandon des résines problématiques, c'est-à-dire le polychlorure de vinyle (PVC), le polystyrène (PS), polyéthylène téréphtalate (PET) opaque et les plastiques complexes, qui devait être mis en œuvre au 1er juillet. Les restaurants virtuels ont appliqué ces mesures, alors que les plateformes de livraison ont uniquement lancé des sondages auprès de leurs partenaires.
Normalement, au 1er mars, tous les signataires devaient avoir arrêté de fournir systématiquement des couverts et des sauces. Le principe consiste notamment à ne livrer des couverts qu'aux clients qui en font explicitement la demande lors de la commande. Là aussi, la mise en œuvre est inégale. Bioburger, Coopcycle, Foodchéri, Foodles, Nestor, Popchef, Saveurs et Vie, Stuart et Tiptoque, l'ont bel et bien fait. Mais Deliveroo et Stuart ne l'appliquent qu'à 80 à 90 % des commandes. Just Take Away ne le propose pas encore et les autres signataires n'ont pas transmis de bilan de cette mesure.
Des expérimentations trop limitées
Les signataires devaient mener des expérimentations de réemploi des contenants. La plupart des acteurs l'ont fait, mais « à petite échelle ». L'essai le plus ambitieux est celui mené par Deliveroo et Barepack, qui a concerné une soixantaine de restaurants. Toutes les autres expérimentations se sont limitées à quelques sites. Les signataires devaient aussi mettre en avant les restaurants engagés en matière de gestion des emballages. Là, aussi, pour l'instant, les plateformes d'intermédiation ont lancé des expérimentations limitées (basées notamment sur le retour d'expérience des clients).
Une mesure prévoit que 70 % des emballages employés pour la logistique entre les cuisines, les entrepôts et les points de livraison vente soient réemployés. La mesure est très inégalement appliquée : Ideal Green réemploie tous ces emballages intermédiaires, alors que Nestor aucun.