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Actu-Environnement

Le prix du carburant souffle le chaud et le froid sur les transports publics urbains

Si les Français se disent plus conscients de l'impact environnemental de leurs déplacements, l'UTP observe que la fréquentation dans les transports publics reste soumise au prix de l'essence. Quand les prix baissent, la fréquentation diminue !

Transport  |    |  R. Boughriet
   
Le prix du carburant souffle le chaud et le froid sur les transports publics urbains
© Bluesky6867
   
Selon les derniers chiffres du transport public urbain présentés le 21 octobre par l'UTP (Union des transports publics et ferroviaires), syndicat patronal regroupant 161 entreprises du secteur, pour la troisième année consécutive, la croissance de la fréquentation dans les réseaux urbains de province et de la RATP s'est poursuivie en 2008 avec une hausse du trafic de 6,1%. Regroupant 11,6 millions d'habitants, les 23 agglomérations de plus 250.000 habitants enquêtées par l'UTP ont vu leur trafic croître en moyenne de 7%, soit 148,5 voyages par an et par habitant. Dans les agglomérations moyennes, la fréquentation a progressé de 3,5% en 2008, soit 73,5 voyages par an et par habitant.

Plusieurs facteurs expliquent cette hausse de la fréquentation en 2008 dans les transports publics urbains, rappelle Cyrille du Peloux, directeur général de Veolia Transport et président de l'UTP au cours d'une conférence de presse, notamment une conjoncture favorable au report modal de la voiture individuelle vers les transports publics avec un haut niveau de congestion dans les grandes villes françaises et une hausse du prix du pétrole sur le 1er semestre 2008. ''Le tout sur fond de prise de conscience aux enjeux climatiques liés au Grenelle de l'environnement et une diversification de transport en commun en site propre (TCSP)'', souligne-t-il, dans les grandes et moyennes agglomérations. Ainsi, l'UTP observe une fréquentation de 73 voyages par habitant par an dans les réseaux moyens sans TCSP alors que ce ratio atteint 91 voyages par habitant par an dans les 3 réseaux de taille comparable dotés de TCSP. Les recettes commerciales ont également progressé de 7% tandis que la production kilométrique s'est accrue de 4% et l'effectif du personnel a augmenté de 3,1% en 2008.

''Les résultats du transport public en France au cours des 3 dernières années font état d'une hausse très sensible de la fréquentation. Cette augmentation du nombre de personnes transportées par chaque véhicule impacte directement sur les émissions par voyage'', rappelle l'UTP qui a publié son rapport développement durable en juin 2009.

Par contre, les résultats enregistrés par le syndicat patronal sur les premiers mois de 2009 s'avèrent ''moins optimistes''. L'Union des transports publics et ferroviaires évoque ''un sérieux coup de frein'' à la croissance du secteur liée ''à la crise économique et la baisse des prix du pétrole''. La fréquentation n'a ainsi progressé que de 1,2% au 1er semestre dans 133 réseaux de province étudiés par l'UTP, tandis qu'elle a notamment baissé de 0,8% sur les lignes de la RATP en Ile-de-France, fortement touchée les déplacements domicile-travail. Toutefois, même s'il reste en-deçà des prévisions, le trafic TER a progressé de 2,6% au premier semestre 2009 ''grâce au plan de relance de la SNCF qui a limité les effets de la crise''.

Le budget de l'Etat alloué aux transports collectifs ''reste faible'', selon l'UTP

Rappelons que le Grenelle de l'environnement a comme objectif de porter la part des transports de marchandises alternatifs à la route de 14% à 25% à l'horizon 2022. Si l'Etat s'est engagé en septembre à investir 7 milliards d'euros d'ici à 2020 dans des infrastructures ferroviaires, le Grenelle prévoit également de financer à hauteur de 2,5 milliards les transports collectifs en site propre (TCSP) d'ici à 2020. Pour ce faire, l'Etat va allouer 800 millions d'euros pour financer 50 projets de transports collectifs d'ici 2011. Les projets de bus, tramways ou métros ont été sélectionnés suite à un premier appel à projets lancé en octobre 2008 par le Ministère en charge du développement durable dans le cadre du plan ''villes durables'' et du Grenelle qui prévoit de multiplier par six les transports urbains collectifs en site propre pour passer en quinze ans de 329 à 1.800 km de lignes. ''Grâce à ce soutien massif de l'État, près de 6 milliards d'euros de travaux seront engagés dans les 3 ans, pour la réalisation de 365 km de nouvelles lignes de transports, soit un doublement du réseau existant'', avait souligné le Ministre du développement durable Jean-Louis Borloo. Un second appel à projets sera lancé en 2010.

''Malgré tous les aspects positifs de la loi Grenelle, on est bien obligé de constater que l'Etat dépense bien moins pour les transports collectifs que pour l'industrie automobile, entre les aides directes aux constructeurs et la prime à la casse'', estime le délégué général de l'UTP Bruno Gazeau. Si l'Etat s'engage à prendre à sa charge 2,5 milliards d'euros pour développer les TCSP hors Ile de France, l'UTP chiffre de 16 à 18 milliards le coût de ces réalisations aux collectivités. Concernant le projet de loi ''Grand Paris'' présenté le 29 avril dernier, si l'UTP se félicite que ''l'Etat ait proposé des projets complémentaires de ceux déjà adopté par le Syndicat des Transports d'Ile-de-France (STIF) qui permettront d'améliorer la mobilité des franciliens'', le syndicat reste attentif à ce que soit ''clairement défini les missions'' de gestionnaire d'infrastructures réalisées par la société du Grand Paris prévu dans le projet de loi, notamment pour le métro parisien, a déclaré Bruno Gazeau.

Enfin revenant sur la taxe carbone fixée à 17 euros par tonne de CO2 en 2010, actuellement examinée à l'Assemblée nationale, si l'UTP ''approuve cette orientation qui devrait conduire à un report modal de la voiture particulière vers les transports publics'', le syndicat demande ''la neutralisation de la taxe carbone'' pour les transports publics. ''La répercussion de la taxe carbone sur les prix des transports risque de donner un coup de frein'' au développement des modes collectifs et ''d'avoir des conséquences très importantes tant sur les objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre que sur l'emploi'', a prévenu l'UTP.

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