La tendance est plus précisément à la baisse pour le dioxyde de soufre depuis 2000 (-39%) que ce soit au niveau des sites industriels ou urbains. L'objectif de qualité de 50 µg/m3 est ainsi respecté sur l'ensemble des sites de mesure (3 µg/m3 en moyenne sur les sites urbains et 6 µg/m3 en moyenne sur les sites industriels).
Les valeurs limites en monoxyde de carbone et en benzène sont également respectées. Les concentrations de ces deux polluants continuent de décroître depuis 2000 même si certains sites industriels risquent de ne pas respecter la nouvelle norme prévue pour le benzène en 2010.
La situation est plus critique pour les oxydes d'azote (NOx) et l'ozone. La moyenne annuelle des concentrations en NOx a diminué depuis 1997 mais a tendance à se stabiliser ces dernières années. Les normes durcissent plus vite que les concentrations dans l'air ne se réduisent. Résultat, le nombre d'agglomérations de plus 100.000 habitants où la valeur limite a été dépassée augmente un peu plus chaque année : 18 en 2008 contre 7 en 2000.
Les conditions peu ensoleillées de l'été 2008 n'ont pas conduit à des niveaux élevés de pollution à l'ozone sur le territoire mais depuis 2000 la concentration de ce polluant a tendance à augmenter en milieu urbain, et ce, malgré une diminution des concentrations de ses précurseurs (NOx et composés organiques volatils).
Les particules : le nouveau défi à relever
Globalement en 2008, les concentrations en particules de diamètre inférieur à 10 µm (PM 10) sont en légère baisse et six sites ont dépassé la valeur limite annuelle réglementaire (moyenne annuelle de 40 µg/m3) contre une dizaine en 2007. Mais les observations sur le 1er semestre 2009 conduisent à penser que l'année pourrait enregistrer des dépassements de particules plus nombreux qu'en 2008. Deux épisodes de pollution ont été constatés sur une grande partie du mois de janvier, avec de fortes concentrations allant jusqu'à 4 fois la valeur limite journalière, et sur plusieurs journées de mars et avril.
Or, comme l'ont démontré plusieurs rapports récents de l'Institut national de veille sanitaire et de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset), il n'y a pas de seuil de pollution en dessous duquel l'impact sanitaire des particules serait nul. Des travaux européens ont montré que les particules seraient la cause de plus de 350.000 morts prématurés par an en Europe dont 30.000 en France. Les particules plus fines (PM 2,5) sont particulièrement pointées du doigt.
La nouvelle directive européenne de mai 2008 a d'ailleurs instauré une valeur limite de 25 µg/m3 les concernant à compter de janvier 2015. Dans le cadre de son second Plan National Santé Environnement, la France veut même officiellement aller plus loin, malgré les difficultés déjà rencontrées. En 2010, les concentrations en PM 2,5 devront tendre vers une teneur de 15 μg/m3, cette valeur devenant obligatoire en 2015, ce qui représente une réduction de 30 % par rapport au niveau actuel.
Pour atteindre ces objectifs, un « plan particule » doit être présenté à la rentrée. Plusieurs mesures ont été évoquées comme le durcissement des normes d'émissions pour les installations de combustion notamment les petites unités ou encore la mise en place de l'éco-redevance kilométrique pour les poids lourds en prenant en compte les émissions de particules. La secrétaire d'Etat à l'écologie a également évoqué des mesures centrées sur le bois-énergie, comme le renforcement des critères du label «Flamme Verte » pour le chauffage au bois domestique et l'instauration d'un crédit d'impôt pour le renouvellement des matériels. Le bois-énergie contribue en effet de manière significative aux émissions nationales de particules : 27% pour les PM10 et 40% pour les PM 2,5. Son développement dans le cadre de la promotion des énergies renouvelables fait craindre une aggravation des émissions de particules.