Le dernier bilan énergétique de la France révèle une stagnation des consommations d'énergie sauf dans le secteur des transports. En revanche, malgré un fort développement des énergies renouvelables, les émissions de CO2 stagnent elles aussi.
Publié hier par le Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire (MEEDDAT), le bilan énergétique 2007 de la France dévoile que le pays a consommé 276,1 millions de
tonnes équivalent pétrole (Mtep) l'année dernière contre
275,3 Mtep en 2006. La consommation d
'énergie primaire stagne donc globalement de même que la consommation d'énergie finale (+0,2% soit 162,1 Mtep) c'est-à-dire celle qui est achetée par les ménages et les entreprises, après transformation, transport et pertes. Pourtant, le
PIB du pays a augmenté de 1,9% sur la même période. Résultat, l
'intensité énergétique de l'économie française affiche une baisse de -1,9%, soit pratiquement l'objectif fixé par la loi du 13 juillet 2005 fixant les orientations de politique énergétique à savoir -2 % par an d'ici 2015.
L'évolution du bilan énergétique de la France est plutôt positive et les efforts engagés commencent à porter leurs fruits, s'est réjouit Jean-Louis Borloo, ministre du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire.
Cependant, on note des évolutions contrastées par secteurs : alors que l'industrie poursuit sa baisse tendancielle (-1,7%), le secteur du résidentiel-tertiaire stagne (-0,1%) et le secteur des transports consomme toujours plus. Après une baisse de 0,9% en 2005, la consommation des transports a augmenté de 0,9% en 2006 et de 1,5% en 2007 pour atteindre 51,6 Mtep. Les carburants issus du pétrole constituent 95% de la consommation totale du secteur (en perte de 2 points), l'électricité 2% et les biocarburants 3% (en gain de 2 points). Cette consommation accrue s'explique par une augmentation du parc de véhicules et un accroissement des distances parcourues. Ces résultats confirment ainsi la rigidité des comportements dans les transports, même face à des prix très élevés des carburants.
Côté production d'énergie, le bilan 2007 fait état d'une réduction de 1,7% (136,3 Mtep) du fait d'une sensible baisse du nucléaire (-2,3%) que ne compense pas le bond de production des
énergies renouvelables. La
production primaire d'énergies renouvelables a en effet progressé de 4,2% et atteint 18,0 Mtep. Les capacités de l'éolien « mises en service industriel » (MSI) augmentent de 56% pour atteindre 2.200 MW en fin d'année. Les nouvelles installations se concentrent plus particulièrement dans quelques régions comme la Lorraine (173 MW installés en 2007), la Bretagne (94 MW), les Pays de la Loire (86 MW) et le Centre (84 MW).
Le solaire photovoltaïque connaît également une forte croissance, égale à 70%, mais reste encore faible en niveau, avec 0,02 TWh pour les MSI et pour la production de sites isolés suivis par l'
Ademe. La puissance raccordée au réseau fin 2007 est estimée à 11,4 MW contre seulement 3,3 MW un an plus tôt.
La production de chaleur renouvelable qui inclut le bois-énergie, le solaire thermique, la géothermie, les
pompes à chaleur, les biocarburants et le biogaz est également à la hausse : +3,2% avec 12,6 Mtep.
Pour la première fois, le bilan énergétique indique que la France a importé des énergies renouvelables à hauteur de 0,3 Mtep. Il s'agit essentiellement en biocarburants d'origine européenne.
Au regard de toutes ces informations, le MEEDDAT prévoit une stagnation des émissions de CO
2 liées à la production d'énergie. Selon lui, les émissions de gaz à effet de serre de la France devraient rester, comme en 2006, nettement inférieures au plafond fixé par le protocole de Kyoto pour la période 2008-2012, soit 564 Mteq CO
2.
Si l'on ne tenait pas compte des « puits de carbone », ni des autres gaz à effet de serre, le niveau des émissions de CO2 de la France dues à l'énergie serait, comme l'année dernière, d'environ 2% au dessus de celui de 1990, peut-on lire dans le bilan.
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