Cependant, on note des évolutions contrastées par secteurs : alors que l'industrie poursuit sa baisse tendancielle (-1,7%), le secteur du résidentiel-tertiaire stagne (-0,1%) et le secteur des transports consomme toujours plus. Après une baisse de 0,9% en 2005, la consommation des transports a augmenté de 0,9% en 2006 et de 1,5% en 2007 pour atteindre 51,6 Mtep. Les carburants issus du pétrole constituent 95% de la consommation totale du secteur (en perte de 2 points), l'électricité 2% et les biocarburants 3% (en gain de 2 points). Cette consommation accrue s'explique par une augmentation du parc de véhicules et un accroissement des distances parcourues. Ces résultats confirment ainsi la rigidité des comportements dans les transports, même face à des prix très élevés des carburants.
Côté production d'énergie, le bilan 2007 fait état d'une réduction de 1,7% (136,3 Mtep) du fait d'une sensible baisse du nucléaire (-2,3%) que ne compense pas le bond de production des énergies renouvelables. La production primaire d'énergies renouvelables a en effet progressé de 4,2% et atteint 18,0 Mtep. Les capacités de l'éolien « mises en service industriel » (MSI) augmentent de 56% pour atteindre 2.200 MW en fin d'année. Les nouvelles installations se concentrent plus particulièrement dans quelques régions comme la Lorraine (173 MW installés en 2007), la Bretagne (94 MW), les Pays de la Loire (86 MW) et le Centre (84 MW).
Le solaire photovoltaïque connaît également une forte croissance, égale à 70%, mais reste encore faible en niveau, avec 0,02 TWh pour les MSI et pour la production de sites isolés suivis par l'Ademe. La puissance raccordée au réseau fin 2007 est estimée à 11,4 MW contre seulement 3,3 MW un an plus tôt.
La production de chaleur renouvelable qui inclut le bois-énergie, le solaire thermique, la géothermie, les pompes à chaleur, les biocarburants et le biogaz est également à la hausse : +3,2% avec 12,6 Mtep.
Pour la première fois, le bilan énergétique indique que la France a importé des énergies renouvelables à hauteur de 0,3 Mtep. Il s'agit essentiellement en biocarburants d'origine européenne.
Au regard de toutes ces informations, le MEEDDAT prévoit une stagnation des émissions de CO2 liées à la production d'énergie. Selon lui, les émissions de gaz à effet de serre de la France devraient rester, comme en 2006, nettement inférieures au plafond fixé par le protocole de Kyoto pour la période 2008-2012, soit 564 Mteq CO2. Si l'on ne tenait pas compte des « puits de carbone », ni des autres gaz à effet de serre, le niveau des émissions de CO2 de la France dues à l'énergie serait, comme l'année dernière, d'environ 2% au dessus de celui de 1990, peut-on lire dans le bilan.