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Actu-Environnement

L'agriculture biologique poursuit sa croissance

Alors que le bio confirme sa dynamique en 2010, le ministère de l'agriculture annonce un soutien renforcé aux conversions. Il s'agit désormais d'organiser les filières pour mettre en adéquation offre et demande.

   
L'agriculture biologique poursuit sa croissance
   
Alors que de nombreux acteurs sonnaient l'alerte depuis quelque temps sur le manque de crédits pour faire face aux demandes de conversion à l'agriculture biologique, le ministre en charge de l'agriculture Bruno Lemaire a annoncé une rallonge de 6 millions d'euros pour 2010, portant à 100 millions d'euros les crédits dédiés à la production biologique en 2010.
France nature environnement, qui prévenait cet été que 15 à 25 % des demandes de conversion risquaient d'être mises en péril par un manque de financements publics, s'est réjoui de cette annonce : ''c'est une excellente nouvelle. Avec l'engagement du Grenelle de tripler les surfaces en bio d'ici 2012 et l'accroissement de la demande des consommateurs, la France est enfin en train de rattraper son retard par rapport aux autres pays européens'', analyse Marie-Catherine Schulz, chargée de mission agriculture à FNE. Le crédit d'impôt à la conversion est de son côté prorogé de deux ans.
L'agriculture bio a connu une évolution positive ces dernières années. ''En 2009, 10 agriculteurs par jour en moyenne se sont convertis à la bio. La dynamique entre le 1er janvier et le 31 juillet 2010 s'annonce de l'ordre de 30 % plus forte que pour la même période en 2009'', note le ministère. Une évolution qui pourrait être en partie due à la crise de l'agriculture conventionnelle : ''les revenus des agriculteurs ont baissé de 34 % en 2009 contre 20 % en 2008'', analyse Biocoop.
La demande des consommateurs elle aussi est en hausse. Reste à faire coïncider besoins du marché et production et à structurer les filières pour construire une agriculture biologique française durable.

Un secteur en plein essor

3.769 nouvelles exploitations se sont engagées en bio en 2009, soit plus de 300 en moyenne chaque mois, note l'Agence bio. Au cours des 7 premiers mois de 2010, 2.948 exploitations bio supplémentaires ont été dénombrées, portant leur nombre total à 19.594 fin juillet.
Fin 2009, les surfaces bio atteignaient 677.513 hectares, soit 2,46 % de la surface agricole utile (SAU) en France métropolitaine.
37 % des exploitations bio cultivaient en 2009 des céréales, 38 % des fruits et/ou des légumes, 59 % des herbages ou cultures fourragères, 18 % des vignes, 38 % pratiquaient l'élevage. Les 2/3 des exploitations engagées en agriculture biologique en 2009 avaient le statut
d'exploitation agricole individuelle.

Le marché de l'alimentation bio a connu une croissance de l'ordre de 10 % par an entre 1999 et 2005, une croissance qui s'est accélérée à partir de 2006.
Le bio a atteint 1,9 % du marché alimentaire total (contre 1,1 % en 2005), soit 3 milliards d'euros pour 2009. Selon les premières estimations de l'Institut de recherche et d'innovation (IRI), au cours du premier semestre 2010, les ventes de produits bio étaient toujours à la hausse.

Les grandes surfaces alimentaires (GSA) et les magasins spécialisés dominent ce marché avec 83 % des ventes, avec une hausse des parts des grandes surfaces. En 2009, près de 45 % des produits bio ont été achetés en GSA, contre 41,7 % en 2008 et 40 % en 2005. La vente directe constitue 12 % du marché. Un producteur sur deux déclare vendre, totalement ou partiellement, sa production directement aux consommateurs (vente directe à la ferme, marchés, foires, paniers, magasins collectifs).

Hausse des importations

''En moyenne, tous secteurs confondus, l'étude réalisée pour 2009 amène à estimer à 38 % la valeur des produits bio consommés en France provenant d'un pays autre que la France''.
Ainsi, ''30 % sont des produits exotiques, 30 % sont des productions pour lesquelles la France n'a pas d'atout particulier (agrumes, soja, aquaculture, légumes méditerranéens, divers produits d'épicerie) et 40% sont constitués par des achats extérieurs relais, portant sur des produits pour lesquels la France a une forte vocation naturelle mais manque conjoncturellement de volume (céréales, lait, viande de porc, fruits et légumes tempérés frais ou transformés)''. Cette dernière part aurait augmenté en 2009 mais l'Agence bio estime que ''l'importance des conversions en cours va amener prochainement une inversion de tendance''.
À l'inverse, 190 millions d'euros de produits bio sont exportés, essentiellement des fruits et légumes (36 %) et des vins issus de raisins bio (36 %).

Dépasser l'effet de mode pour s'ancrer durablement

L'enjeu du bio réside désormais dans la structuration des différentes filières. Il s'agit d'apporter une réponse organisée au marché et d'assurer de nouveaux débouchés aux producteurs. Le fonds Avenir Bio, géré par l'Agence Bio et doté de 3 millions d'euros par an sur 5 ans, est consacré à cette structuration. ''Il a bénéficié à 76 entités au travers de 28 programmes d'action, en 2008 et 2009''.

Réactions2 réactions à cet article

la bio nouvelle forme d'exploitation des paysans?

une croissance incontrôlée qui pourrait bien se faire aux dépens des agriculteurs
quand les quantités produites vont saturer le marché les prix vont baisser (il suffira notamment de supprimer les primes dès lors que l'incitation à produire n'aura plus lieu d'être ) et l'intérêt économique des producteurs pour la bio se réduire ensuite on remobilisera "les économies d'échelle" pour justifier l'accroissement des volumes et ou des surfaces sans pouvoir tenir ni les enjeux environnementaux et sociaux de cette agriculture
l'AB nouvelle forme d'exploitation des agriculteurs français ??
quand voudra t'on sortir du schéma du coût le plus bas possible de l'alimentation osons dire aux consommateurs que l'aliment "correct" vaut à la fois pour sa qualité et donc la santé et aussi pour la survie des producteurs
cf la position des groupes laitiers français face à l'accroissement de la production de lait bio

ab | 07 octobre 2010 à 12h37 Signaler un contenu inapproprié
Re:la bio nouvelle forme d'exploitation des paysa.

On peut effectivement voir les conversions sous cet angle, mais l'agricuture francaise sera t elle sauvée sans ces subventions? On est performant en terme de rendement mais nos paysans ne s'en sortent pas mieux finacièrement, les politiques productivistes n'ont réussi qu'à fragiliser ceux qui ont voulu continuer à croire à l'agriculture (je produits je nourris je vis) et ont enrichi ceux qui ne voyaient que production court terme, super performance et rentabilité: exploitant agricole.
L'agriculture biologique offre un autre visage: le "produit" est revalorisé et donc le producteur. On peut espérer que le niveau de connaissance permettent aux producteurs en agriculture biologique de produire mieux et à de meilleurs couts qu'aujourd'hui. Il y aura toujours l'oportuniste qui ne verra en la reconvertion que les subventions mais il quittera le navire et voguera vers d'autres offres. Pourquoi oublier les producteurs qui ont envie de croire à une autre vision de l'agriculture mais aussi de la société de consommation: des producteurs investient dans leur travail.
Oui il faut "réaliser" que le produit à un coût et donc un prix en conséquence, que ce prix permet de faire vivre un producteur... il a tellement d'intermédiaires que le prix francais n'est plus attractif... que contient le prix de vente et le prix de production?

ccecile | 08 octobre 2010 à 11h25 Signaler un contenu inapproprié

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