Veolia, géant français de l'eau, des déchets et de l'énergie, se lance dans la production de biocarburants. Le 6 avril, le groupe a présenté le « plus grand projet au monde de bioraffinerie » tourné vers un biométhanol « neutre en CO2 ». Il s'agit plus précisément du passage à l'échelle industrielle d'une solution pilote portée par la société finlandaise Metsä Fibre, producteur de pâte à papier à partir de bois scié. Ce projet, chiffré à 50 millions d'euros, est subventionné par le ministère finlandais de l'Économie.
La raffinerie envisagée par Veolia sera intégrée à l'usine papetière de Metsä Fibre situé à Äänekoski, au centre de la Finlande. Elle traitera l'excédent de méthanol sulfaté brut, nécessaire à la fabrication de la pâte à papier, avant de le séparer du soufre et de l'éthanol pour le transformer en biométhanol. Une fois mise en service en 2024, l'usine devrait produire 12 000 tonnes de biométhanol par an et permettre, en remplacement des carburants fossiles équivalents, de réduire de 30 000 tonnes les émissions de gaz à effet de serre. À terme, Veolia compte produire 2 millions de tonnes de ce biocarburant chaque année.
« L'avantage de notre concept industriel est qu'il est reproductible dans environ 80 % des usines de pâte à papier dans le monde », affirme Estelle Brachlianoff, directrice générale adjointe chargée des opérations de Veolia. Le groupe privilégie d'abord les régions nordiques, où se situent un grand nombre de papeteries. Mais compte-tenu de la reproductibilité, Veolia nous confie ne pas rejeter l'idée d'installer une bioraffinerie en France.