Les produits rodenticides, insecticides et antisalissures devraient tous être interdits à la vente au grand public, selon un avis (1) de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) communiqué le 16 novembre.
Pour rappel, l'article 76 de la loi Egalim pour une alimentation saine et durable prévoit d'interdire la publicité et la vente en libre-service de certains produits biocides. Les gels hydroalcooliques, appâts antirongeurs et autres désinfectants visés sont ceux dont l'apparition d'une résistance est établie ou suspectée, des cas d'intoxication involontaire ont été signalés ou ne bénéficient pas d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) simplifiée. Cette catégorisation, fixée par un décret d'octobre 2019, demandait encore l'établissement d'une liste précise de produits concernés avant que l'interdiction soit mise en œuvre par arrêté. Saisie dans cette optique par la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) et la Direction générale de la santé (DGS), l'Anses leur a transmis, en juillet dernier, ses recommandations, aujourd'hui publiées.
En vertu des résultats d'une étude de toxicovigilance (2) , menée sur un ensemble de cas graves liés à des biocides et recensés entre 2015 et 2019, l'Anses propose l'interdiction de l'ensemble des rodenticides, insecticides ou acaricides (qui ne sont ni des répulsifs ni des attractants) et des peintures antisalissures, généralement utilisées pour les coques de bateaux. Ces trois familles de produits remplissent toutes au moins deux critères d'interdiction sur les cinq déterminés par l'Anses sur la base des catégories énoncées préalablement par décret. Dans une moindre mesure, l'Anses appelle également à interdire certains produits de traitement du bois ainsi que certains désinfectants ou algicides. S'ils ne remplissent pas systématiquement plus d'un des critères de l'Anses, la majorité de ces derniers présentent déjà une dangerosité connue ou pourraient être remplacés par d'autres produits.