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Biodéchets : le marché de Rungis se dote de son premier composteur électromécanique

L'obligation de tri des biodéchets au 1er janvier 2024 prend déjà forme dans le marché de Rungis. Une plateforme de valorisation y traite désormais certains fruits et légumes invendus à l'aide d'un composteur de fabrication française.

TECHNIQUE  |  Déchets  |    |  F. Gouty
Biodéchets : le marché de Rungis se dote de son premier composteur électromécanique
Environnement & Technique N°389
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°389
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Ce mardi 4 avril, le marché international de Rungis, près de Paris, a été le premier du genre à inaugurer son propre composteur pour traiter une partie de ses biodéchets. Fabriqué et monté par la société Upcycle, l'engin a été installé sur la plateforme du Potager de Marianne, un atelier et chantier d'insertion (ACI) de l'Association nationale de développement des épiceries solidaires (Andes). Cette structure valorise des fruits et légumes invendus sur le marché. Pour un tiers, ces produits délaissés sont trop dégradés pour être comestibles, et donc revendus. Jusqu'à présent, ces rebuts étaient évacués par un camion benne vers une unité de méthanisation. Souhaitant devenir le plus autonome et écologique possible en matière de gestion de ces biodéchets, l'association, par le biais d'un investissement de 120 000 euros porté par l'autorité gestionnaire du marché de Rungis, a voulu tester une solution « sur mesure » conçue par Upcycle.

Cent-vingt tonnes de biodéchets par an

« Il s'agit du premier composteur sorti de notre usine ouverte en 2021 à Mayran, dans l'Aveyron, et il en est déjà à sa troisième vie », atteste Grégoire Bleu, cofondateur et président d'Upcycle. La machine se dote d'un broyeur dans lequel le personnel de l'ACI déverse les biodéchets préalablement triés, avec leurs papiers, cartons et cagettes. Ces derniers, riches en carbone, sont compatibles avec le compostage et remplacent le broyat de bois généralement nécessaire à la recette du compost. Seul obstacle : la présence d'agrafes métalliques sur les cagettes, qu'un aimant capte durant le broyage. Quelques heures plus tard, les biodéchets suffisamment humides et broyés à la granulométrie ciblée sont envoyés dans une cuve où ils sont malaxés et agités pendant dix à quinze jours. Le compost frais produit de la sorte est ensuite récolté pour remplir des bacs de maturation alignés à l'extérieur de la plateforme. Là, pendant huit semaines, les quelque dix milliards de bactéries contenues dans chaque centimètre cube de compost vont agir pour le transformer en « compost pur », utilisable comme engrais ou amendement en agriculture biologique.

L'innovation d'Upcycle réside dans la nature électromécanique du composteur. Bardé de capteurs connectés, ce dernier peut ainsi faire l'objet d'une maintenance à distance par les équipes de la société. « Cela permet également un dialogue avec l'opérateur sur place et garantit la bonne utilisation du composteur dans la durée », souligne Grégoire Bleu. La capacité de traitement de ce composteur monte jusqu'à 330 kilogrammes de biodéchets par jour – pour autant de compost, peu ou prou, à l'arrivée.

Pour le Potager de Marianne, l'engin traitera ainsi 120 tonnes annuelles de biodéchets, autrement destinés à la benne, puis à l'alimentation d'une unité de méthanisation en Île-de-France, avec les 8 000 tonnes de biodéchets restantes du marché de Rungis. Le compost, quant à lui, est désormais vendu au nouveau Centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) situé à environ 2,5 kilomètres, dans la plaine de Montjean. « Il n'y a pas plus circuit court comme destination », conclut le directeur de l'ACI, Nathan Bardin.

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